Vif débat autour des pistes cyclables sur Christophe-Colomb
Les nouvelles pistes cyclables sur Christophe Colomb a été au centre d’un débat polarisant entre partisans de l’automobile et défenseur du vélo.
En moins de trois jours, des pistes cyclables ont été aménagées dans chaque direction de l’avenue Christophe-Colomb, notamment dans le secteur Ahuntsic. L’ancienne piste bidirectionnelle devient un sentier piéton. Selon les tronçons, des places de stationnement ou une voie de circulation automobile ont été éliminées.
Sur les médias sociaux, des automobilistes s’inquiètent de ne plus savoir où laisser leur voiture. Geneviève Turcotte habite au sud de la rue Fleury et peine à trouver une place. «Nous ne passons pas notre vie en voiture, mais il faut quand même la stationner quelque part» a-t-elle commenté.
Les réactions à l’article de Métro Ahuntsic sur ces pistes cyclables ont été nombreuses, notamment de ceux qui se sentent négligés. «Les camions de service, plombiers, électriciens, où vont-ils se stationner? Il faut qu’ils viennent en vélo», s’est demandé Claire Belzil.
Un autre résident, Giuseppe Sacchetti, était très en colère au téléphone. «Je ne suis pas contre les pistes cyclables, mais en mettre deux sur Christophe-Colomb, c’est inconscient. Où est-ce que les locataires vont laisser leurs voitures maintenant?»
La mairesse d’Ahuntsic-Cartierville a souligné que les places de stationnement seront préservées là où ce sera possible. «Entre Sauvé et Henri-Bourassa, le marquage ne reflète pas le bon partage de la chaussée, indique-t-elle dans un courriel. Cela sera corrigé dans les prochains jours.»
Certains commentateurs ont souligné au passage la nécessité d’une mobilisation. «Mais automobilistes, faudrait peut-être arrêter de chialer et faire quelque chose. C’est pas en se laissant manger la laine sur le dos qu’on va se faire entendre et respecter», a suggéré Gilles P. E. Landry.
Un autre internaute a lancé un appel pour porter plainte au Bureau de l’inspecteur général (BIG) de la Ville de Montréal.
Pros
Toutefois, même s’ils sont moins nombreux, les défenseurs des pistes cyclables se sont également manifestés.
Le militant écologiste connu à Ahuntsic, Jacques Lebleu, a plaidé pour le maintien de ces corridors à l’année. «Dépêchez-vous de les occuper […] et d’en prendre possession afin qu’il n’y ait pas de retour en arrière», a-t-il écrit.
«Il y a beaucoup de détracteurs ici, la plupart automobilistes. Or à Montréal, plusieurs n’ont pas de voiture. La voiture a probablement 95% de l’espace », a souligné David Pieropan sur Facebook.
«C’est très bien. Il y a 839 km de pistes cyclables à Montréal et 6000 km de rues. Donc pour les automobilistes pour qui c’est trop dur de partager la route, il vous reste 5161 km de rues sans aucune piste cyclable comme alternative pour rouler tranquille» a renchéri Ronan Bartholo.
«J’ai vu sur Facebook des interventions d’une grande violence à l’encontre de la mairesse et sa supposée folie du vélo et de l’aménagement des voies cyclables sur Christophe-Colomb. L’opposition va être forte», a déploré quant à lui Bernard Vallée.
Les pistes cyclables ont été mises en place uniquement durant l’été pour faciliter la distanciation physique entre cyclistes. Un bilan sera fait de leur usage et des difficultés qu’elles ont engendrées.