Relier les futures gares du REM au Sacré-Cœur et au futur centre communautaire
Pour cette troisième capsule consacrée aux défis pour la mobilité active dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, nous nous penchons sur le secteur de Bordeaux-Cartierville.
Deux futures stations du REM ouvriront à Bordeaux-Cartierville entre 2023 et 2027. Une occasion parfaite pour «amener des changements de comportement et d’utilisation du transport pour les résidents locaux et les gens qui viennent à l’hôpital du Sacré-Cœur et au futur centre communautaire et culturel de Cartierville», croit Jacques Lebleu, un des auteurs du cahier de propositions de l’AMAAC pour améliorer la mobilité active dans l’arrondissement.
Selon l’organisme, la voiture est le moyen de transport courant dans le quartier. Cela s’explique par la proximité des réseaux autoroutiers et de la banlieue, mais aussi de la discontinuité des aménagements cyclables.
«Il faut améliorer le réseau cyclable existant, qui est incomplet et qui n’a aucune section protégée», estime-t-il. Il existe seulement des pictogrammes et marquages au sol «qui datent de quelques années».
Entre la gare Du Ruisseau et le pôle du Sacré-Cœur, il existe des bandes cyclables. Elles se situent sur la rue de Louisbourg et les boulevards O’Brien et Gouin. Mais les rues de la Paix, Filion ou Forbes n’en ont aucune qui compléteraient le trajet vers l’hôpital du Sacré-Cœur depuis la future station Du Ruisseau du REM.
Un aménagement prioritaire
Actuellement, il faut faire un détour par le boulevard Gouin pour se rendre à l’hôpital depuis la gare Du Ruisseau. L’ouverture de la station Du Ruisseau est prévue à l’automne 2023. Il est donc urgent, selon l’AMAAC, de mener cette action de front.
«Il faut arriver avec des aménagements neufs et sécuritaires» avant l’ouverture de la gare, souligne Jacques Lebleu.
«On souhaite que dès le moment de l’ouverture, les infrastructures soient en place pour arriver à faire ces changements d’habitudes et de mentalité dans le transport», souligne-t-il.
La mairesse d’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, reconnaît que se rendre à l’hôpital du Sacré-Cœur requiert un «méga détour».
Malgré les «réactions positives» de l’arrondissement, le coauteur du rapport de l’AMAAC estime que la coordination des différents acteurs[VM1] est essentielle.
«La Société de transport de Montréal, l’hôpital, l’arrondissement, la Ville-centre sont tous des gros navires qui vont dans des directions opposées et qu’il faut ramener sur la même piste. Les éléments sont nommés, mais on ne sent pas la volonté de quelqu’un de dire: on a le trajet, il va se faire», estime-t-il.
Pour les locaux également
Cette proposition de l’Association veut «à la fois prolonger le réseau cyclable entre la station Du Ruisseau et l’hôpital, mais aussi permettre aux riverains de rejoindre le futur centre culturel et communautaire en mobilité active», pointe Jacques Lebleu.
L’enjeu? «Créer des habitudes dès l’ouverture du centre», prévue l’année prochaine. Un passage pavé existe pourtant derrière l’hôpital, mais il est barré par une porte. Pour permettre le passage du boulevard O’Brien au centre culturel, l’organisme propose d’établir un lien entre la rue Grenet et la rue Forbes. Cela implique de traverser une zone achalandée où la voiture est reine.
«Il suffit d’ouvrir la porte et de faire quelques marquages», note le membre de l’AMAAC.
La mairesse a qualifié cette proposition de «très intéressante». «Mais il n’y a pas de propositions sur comment la construire. C’est quelque chose qu’on va regarder à l’arrondissement», assure-t-elle.
Comme la mairesse le rappelle, le Plan local de déplacements d’Ahuntsic-Cartierville (PLD) prévoyait déjà ces aménagements.
C’est aussi un projet gagnant-gagnant pour le réseau de transport en commun. La possibilité de prendre le se déplacer à vélo depuis la gare encouragerait la fréquentation du train, estime l’Association. «C’est un aménagement qui a un premier rôle local, mais qui peut aussi être bénéfique à un niveau plus régional, pour changer les habitudes de transport», assure M. Lebleu.