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Une série de conférences pour sensibiliser les jeunes à la richesse de la diversité

Nersa Dorismond, présidente de la firme de recrutement Gestion PCO et directrice des technologies au Groupe 3737, et Johnley Pierre, fondateur et président de l'organisme NSK. Photo: Gracieuseté de l'organisme NSK

À l’occasion du Mois de l’histoire des Noirs, l’organisme montréalais NSK organise une soirée de conférences portant sur l’implication des différents acteurs communautaires, sous le thème Sensibiliser autrement la jeunesse canadienne sur la richesse de la diversité, ce vendredi, 24 février.

L’événement rassemblera près de 250 personnes autour de quatre panels de discussion sur la santé mentale, l’entrepreneuriat au féminin, la sécurité publique au Québec et l’implication des Forces armées canadiennes dans la communauté. Ces panels seront animés par des professionnels et des représentants de la communauté et du gouvernement.

«Nous devons travailler ensemble et nous impliquer pour renforcer la diversité au Canada. C’est à nous de faire quelque chose et ça commence en bas âge», exprime Johnley Pierre, fondateur et président de l’organisme Nous faisons ce que nous pouvons (NSK), qui vise à avoir un impact positif sur les jeunes issus de milieux démunis en mettant l’accent sur leur contribution sociale et communautaire. 

«Nous tenons à célébrer le Mois de l’histoire des Noirs de manière inclusive car nous sommes une seule race: la race humaine», poursuit M. Pierre. Celui-ci tenait à organiser ce rassemblement pour renforcer les liens entre son organisation, les autorités et les gens de la communauté, après trois ans de pandémie.

Photo: Gracieuseté, NSK

Panel sur la santé mentale

En entrevue avec Métro, l’une des conférencières invitées à participer au panel sur la santé mentale, Nersa Dorismond, souligne le besoin accru d’aborder ce sujet en raison des effets négatifs de la pandémie et du ralentissement économique qui «frappent fort» la population, et notamment la communauté entrepreneuriale.

«En raison de la vague de fermetures d’entreprises, de suicides et de dépressions durant la pandémie, c’est important d’en parler», dit la présidente de la firme de recrutement Gestion PCO et directrice des technologies au Groupe 3737.

«Je ne suis pas spécialiste de la santé mentale, mais je me dis que mon histoire peut peut-être en aider d’autres», poursuit Mme Dorismond, qui fera part de son expérience personnelle en tant que cheffe d’entreprise monoparentale.

«J’ai commencé à donner des conférences sur la santé mentale en 2019, à la suite du suicide de mon mentor, dans le but de parler des difficultés auxquelles on fait face en tant qu’entrepreneurs», poursuit celle qui souhaite s’adresser aux entrepreneurs issus des communautés ethnoculturelles, étant donné que la santé mentale, la dépression et le suicide demeurent un sujet tabou pour beaucoup d’immigrants.

«C’est mal perçu dans plusieurs communautés de faire un surmenage, par exemple. C’est pour cela que je tiens à porter ce message et à leur dire qu’il est important de prendre soin d’eux et d’oser en parler.»

Mme Dorismond tient également à sensibiliser les gens de la communauté à l’importance de rester alerte aux signes avant-coureurs de la détresse psychologique dans leur entourage.

S’adresser aux hommes

L’entrepreneur Will Baptiste, qui sera panéliste aux côtés de Mme Dorismond, indique pour sa part qu’il est essentiel de miser sur l’éducation à propos de la santé mentale, afin de créer davantage d’espaces sûrs dans la communauté où les gens puissent se sentir à l’aise d’en parler.

«Pour les hommes, c’est dix fois plus difficile d’aller chercher de l’aide parce que la société ne nous permet pas de montrer qu’on est vulnérables. Il faut montrer qu’on est forts, nous n’avons pas le droit de montrer nos émotions», dit M. Baptiste, dont la présentation, au panel, s’appuiera sur son parcours personnel.

«J’ai été propriétaire d’un gymnase cinq ans et je faisais tout, tout seul. J’ai travaillé très fort et j’étais tellement concentré sur mon travail que j’ai fini par perdre ma famille. Je venais de perdre ma sœur aussi. Ç’a été tellement dur que je ne voulais plus vivre», nous confie celui qui dénonce le manque de ressources d’aide destinées aux hommes en détresse, notamment pour les hommes immigrants noirs.

M. Baptiste souhaite mettre en lumière la tendance de la société à «pousser les hommes à se débrouiller tout seuls».

«Le suicide et l’itinérance chez les hommes sont très élevés; trois personnes sur quatre qui sont dans la rue sont des hommes», déplore le fondateur et président de l’organisme à but non lucratif Parlons entre hommes, qui vise à défendre et promouvoir les intérêts et les droits des hommes ainsi qu’à répondre à leurs besoins de logement temporaire et de réintégration sociale.

«J’ai choisi de créer un espace comme celui que j’aurais voulu avoir quand je n’allais pas bien. Mon but est de contribuer à réduire le taux de suicide d’ici 2025», conclut celui qui souhaite aider les gens qui assisteront à l’événement à trouver des moyens pour prendre soin de leur santé mentale.

Ce panel sera également animé par Denis Perrier, sergent du Service de police de la Ville de Montréal et ancien militaire des Forces armées canadiennes, impliqué dans les questions de santé mentale et de prévention du suicide auprès des policiers, militaires et vétérans depuis plus de deux décennies.

La mairesse de Montréal Valérie Plante donnera une allocution lors de l’événement, qui aura lieu en mode hybride le 24 février, dès 17h, au 3737, boulevard Crémazie Est, local 325. Le public peut également y assister en ligne en cliquant sur ce lien.

Ce texte a été produit dans le cadre de L’Initiative de journalisme local.

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