10 000 $ pour mesurer les nuisances sonores des avions
« ADM dispose de stations de mesure du bruit qui sont toutes localisées à l’Ouest de l’autoroute 15, rappelle Antoine Bécotte, président des Pollués de Montréal-Trudeau. À partir des résultats enregistrés par ses stations de mesure, Aéroports de Montréal (ADM) conclut qu’il n’y a pas de problématique de bruit au sein des secteurs à l’Est de l’autoroute 15 ainsi que du secteur Nord-Est de Saint-Laurent. Cette société privée juge donc inapproprié de donner suite à nos demandes d’en positionner quelques-unes sur ce territoire. Nous allons donc le faire nous-mêmes. »
Les Pollués veulent amasser 10 000 $ pour acheter des stations de mesure de bruit, un préalable pour les autres actions à mener pour convaincre Transports Canada de reprendre des mains d’ADM la responsabilité de la gestion du climat sonore aérien de la métropole.
Système d’observation mondial
« Les stations de mesure seront achetées auprès de Worldwide Aircraft Noise Services, une organisation européenne qui soutient les efforts de groupes de citoyens aux prises avec les effets nuisibles de la pollution sonore aérienne », explique Julien Reny, responsable de l’installation des stations de mesure pour les Pollués de Montréal-Trudeau. Worldwide Aircraft Noise Services milite pour la réduction du bruit des avions et relaye les plaintes des personnes qui résident sous les couloirs aériens ou à proximité des aéroports.
Les données enregistrées par chacune des stations de mesure au moyen d’un capteur installé à l’extérieur des résidences seront transmises chaque heure à cette organisation via internet et traitées pour détecter l’empreinte sonore des avions. Les résultats sont publiés sur leur site web de l’organisation (www.ww-ans.net). « Tout est transparent, contrairement à ADM qui ne divulgue qu’un niveau de bruit annuel moyen pour ses sept stations existantes », affirme M. Reny.
Décibels et statistiques en continu
Les données obtenues fourniront le niveau de décibel provoqué par le passage des aéronefs et la direction des vents lors de leur passage. Des statistiques journalières, mensuelles et annuelles peuvent être compilées.
« Nous allons pouvoir prouver avec ces stations de mesure que la pollution sonore au-dessus de Montréal est beaucoup plus significative que ne le laisse entendre ADM, lance Raymond Prince, directeur principal du comité de citoyens. Nous pourrons démontrer également que l’empreinte sonore s’étend au-delà des seuls corridors identifiés par les gestionnaires de l’aéroport et que ce sont des milliers et des milliers de citoyens qui sont affectés par le laxisme d’ADM. »
Monsieur Prince estime que les villes de Montréal et de Mont-Royal devraient être des partenaires de premier ordre dans cette quête d’informations puisque la protection de la qualité de vie de leurs citoyens est de leur ressort.
« Nous allons frapper à la porte des conseillers municipaux et des maires des territoires ciblés par cette action afin d’obtenir de l’aide financière pour notre campagne. Ils ont toujours invoqué leur impuissance à l’égard d’un équipement collectif de juridiction fédérale. Là, nous leur donnons la chance de documenter une nuisance qui touche les citoyens de leur ville et de démontrer de façon tangible qu’ils sont du côté de leurs électeurs. »
Plus d’information sur www.lpdmt.org ou en écrivant à info@lpdmt.org ou par la poste au 12260 Desenclaves, Montréal, Qc, H3M 2W3.