Soutenez

Les immeubles insalubres de Cartierville rénovés

insalubrité
Photo: Amine Esseghir / TC Media

Pour Harout Chitilian, le dossier des trois immeubles insalubres de Cartierville est clos. Les services de la Ville lui ont indiqué que les travaux de réfection des logements problématiques, situés aux 11750, 11760 et 11815 de la rue Ranger, sont satisfaisants.

Ces lieux sont cités dans un document intitulé Montréal insalubre, publié par le Regroupement des comités logements et associations de locataires du Québec, qui répertorie les principaux logements insalubres de Montréal.

En février de l’année passée, des évacuations par dizaines de ces immeubles avaient été opérées pour forcer le propriétaire à réhabiliter les logements. En janvier de cette année, le bloc situé au 11815 avait connu un épisode dramatique quand les locataires se sont retrouvés dans le froid polaire sans chauffage. Au fur et à mesure des évacuations, les trois bâtiments ont été entièrement vidés

«Il faut voir que le principe de frapper le propriétaire délinquant à la poche fonctionne», souligne M. Chitilian, conseiller de Bordeaux-Cartierville.

S’il indique n’avoir jamais été contre la judiciarisation des affaires de logements insalubres, il plaide cependant, pour des actions plus efficaces et rapides.  «À choisir entre aller en justice au risque de voir l’affaire traîner des années et forcer un propriétaire à réhabiliter ses logements parce qu’il perd de l’argent, je préfère la seconde option.»

Cas de récidives
M. Chitilian avait été interpellé plusieurs fois par le Comité logement Ahuntsic-Cartierville (CLAC) à propos de ces logements et notamment sur un certain laxisme des autorités municipales avec les propriétaires délinquants.

À chaque fois, c’est le CLAC qui a alerté l’opinion et les élus quand lui étaient rapportés des problèmes. «Nous n’avons pas pu connaître la nature des travaux effectués, mais nous avons appris que les propriétaires ont augmenté sensiblement les loyers, souligne Rémy Robitaille, du CLAC. On nous a parlé de 700$ pour un logement avec une chambre.»

Pour le CLAC, il est non seulement important de coller des amendes aux propriétaires voyous, mais il faut éviter de leur accorder des subventions notamment quand ils sont récidivistes.  M. Robitaillle reconnaît toutefois, qu’il n’a plus reçu de plaintes des locataires des immeubles problématiques. «Il faut savoir que les anciens locataires sont tous partis et les propriétaires font tout pour qu’ils ne reviennent pas.»

Parmi les anciens résidents, seule une dame a réussi à demeurer chez elle, avise M. Robitaille. «Son loyer a été augmenté de 100$», relève-t-il. Outre la réhabilitation intérieure, le membre du CLAC observe que l’extérieur est toujours problématique. «Les façades des immeubles sont hideuses et tout le pâté de  maisons est à revoir», note-t-il.

M. Robitaille relève également la difficulté pour son comité de vérifier les travaux. «Les propriétaires ont réparé la porte d’entrée principale des immeubles et nous ne pouvons plus pénétrer dans l’immeuble si un locataire ne nous ouvre pas la porte.» Ce que craint l’animateur du CLAC c’est que le propriétaire continue à ériger des séparations pour augmenter ainsi le nombre de chambres à louer.

«Nous avons ces propriétaires à l’œil, fait savoir M. Chitilian. Cela vaut autant pour le maintien des conditions de salubrité des immeubles que pour les questions de transformations illégales des appartements.»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.