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Trois religions réunies dans une mosquée

Photo: Amine Esseghir/TC Media

Dans la foulée des attentats de Paris, des représentants des trois croyances monothéistes se sont réunis à la mosquée Al Rawdah, à Cartierville, pour une conférence intitulée «la miséricorde face à la violence». Pour les conférenciers, un musulman, un catholique et une juive, ce principe commun aux trois révélations est plus important que tout ce qui les sépare.

La rencontre s’est tenue le 29 novembre. Organisée conjointement par le Centre communautaire Laurentien – dont dépend la mosquée Al Rawdah – et le groupe Interfoi, elle a été animée par , Mahdi Tirkawi, imam de la mosquée Al Rawdah, Roger Poudrier, religieux franciscain et Sharon Gubbay Helfer, juive libérale.

Les attentats de Paris et les violences commises au nom de l’Islam par les terroristes ont été au cœur des débats. Devant un auditoire de musulmans et de chrétiens, les conférenciers qui ont dialogué de manière très sereine ont présenté leur définition de la miséricorde.

Harmonie
L’imam Tirkawi a rappelé que les musulmans répètent les qualités de Dieu à chaque fois qu’ils ouvrent le Coran. «On commence la récitation par la reconnaissance de Dieu le clément et le miséricordieux.»

Rattrapé par l’actualité, l’imam Tirkawi a défini également le terme djihad. Selon lui le mot ne se traduit pas par la guerre sainte, mais par «la lutte intérieure du croyant contre ce qui l’égare de la foi. Dans cette situation, le croyant a besoin de la miséricorde de son créateur.

Pour le père Roger Poudrier, auteur du livre Le miséricordieux à l’infini, «la miséricorde incite à espérer le bien, car elle est sans limite.» Mme Gubbay Helfer a étayé son propos en présentant les portraits d’un Palestinien et d’une Israélienne frappés par le malheur à cause du conflit au Moyen-Orient et qui ont décidé de pardonner et de ne pas vivre dans la haine. Pour l’oratrice, «refuser la miséricorde c’est se condamner et condamner l’autre.»

Confrontation
Si les trois conférenciers ont convenu que ce qui les unis est plus fort que ce qui les éloigne, ils ont reconnu que les conflits entre les croyants des trois grandes révélations font souvent l’essentiel de l’actualité.

«C’est le fait de ne pas rencontrer l’autre et de se faire ses propres idées dans son coin qui nous pousse à la confrontation», a indiqué Mme Gubbay Helfer. «Nous chrétiens, nous avons besoin d’ouverture à la tradition des autres, c’est très important», a assuré le père Poudrier. «C’est le sentiment que celui qui est différent est un ennemi potentiel qui nous perd», a conclut l’imam Tirkawi.

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