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Du «mépris envers les hommes d’affaires», selon Vincenzo Guzzo

La façade du cinéma Paradis.
L'avenir est incertain pour l'ancien cinéma Paradis. Les projets déposés par le propriétaire, Vincenzo Guzzo, ont tous été refusés. L'arrondissement exige qu'il retire la marquise, ce à quoi il n'a pas l'intention de se plier. Photo: Photo: capture d'écran Google Maps

Le propriétaire de l’ancien cinéma Paradis, Vincenzo Guzzo, soutient que l’administration municipale fait preuve de «mépris envers les hommes d’affaires». Il vient de recevoir un avis de l’arrondissement qui demande que l’enseigne du cinéma soit enlevée, avis auquel il n’a aucunement l’intention de se conformer.
L’avis d’infraction réfère au règlement d’autorisation d’affichage, qui stipule que lorsqu’un établissement a cessé ses activités, «la structure et le support servant à l’affichage doivent être enlevés».

Le directeur de la Direction de l’aménagement urbain et des services aux entreprises (DAUSE) de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, Pierre-Paul Savignac explique que ce règlement sert à «empêcher d’avoir une enseigne reliée à une exploitation qui n’existe plus».

«Ça fait plus de dix ans que le cinéma est fermé», affirme Vincenzo Guzzo, qui a reçu cet avis comme un signe de mépris. Loin de vouloir obtempérer, il a l’intention de se rendre devant les tribunaux pour faire entendre sa version des faits.

Comme à la «maternelle»

Il dénonce qu’un membre de l’administration Lessard-Blais ait suggéré à une citoyenne de déposer une plainte concernant «l’état de délabrement de l’ancien cinéma Paradis», tel qu’on peut lire dans un échange de courriel dont le Flambeau a obtenu copie. «Ils incitent les gens à se plaindre et ont envoyé un inspecteur, au lieu de m’approcher et d’essayer de négocier de bonne foi; indique Vincenzo Guzzo. Ça me fait penser à la maternelle.»

Le propriétaire Vincenzo Guzzo.

« La manière dont cet arrondissement est en train de se comporter dans ce dossier, c’est symbolique de l’administration Plante sur l’ensemble du territoire de Montréal. Ils ne vont pas voir les promoteurs pour essayer d’améliorer les choses. C’est illogique, c’est ignorant, et ça démontre un énorme mépris envers la classe d’hommes d’affaires.»

— Vincenzo Guzzo, propriétaire de l’ancien cinéma Paradis

Projet avorté

Ayant mis sur la glace son projet commercial et résidentiel qu’il souhaitait ériger au 8215, rue Hochelaga, M. Guzzo est catégorique sur un point : «il n’y aura plus jamais un cinéma de mon vivant dans cette bâtisse». Selon lui, le fardeau fiscal montréalais y est trop lourd pour rentabiliser une salle de projection.

Il a plutôt développé un «projet d’envergure», avec des commerces au sol et deux étages de logements, qu’il souhaitait abordables; «pas des logements à 1700 $». Le projet nécessitait deux dérogations à des règlements, concernant un arbre à couper ainsi que l’ajout d’un étage. Les demandes de dérogations n’ont pas été acceptées par le Comité consultatif en urbanisme (CCU).

«Les locaux vacants sont toujours préoccupants pour un arrondissement», explique le directeur de la DAUSE. Cependant, les projets ne sont pas acceptés à n’importe quel prix. «Il faut que le promoteur démontre que ça va être bon pour la collectivité», a-t-il renchéri. À son poste depuis seulement six mois, M. Savignac invite M. Guzzo à déposer un projet particulier.

Aigri, celui-ci émet qu’il a «déjà payé pour trois plans d’architecte, qui ont été balayés de la main par les fonctionnaires et les urbanistes de la ville». Il suggère que l’arrondissement use de tactique pour «ne pas se compromettre». «Ils ne me font pas voir qu’ils sont intéressés à avoir un projet là, parce qu’après je pourrais penser qu’ils sont prêts à plier sur certaines choses», explique-t-il.

Finalement, M. Guzzo dit qu’il ouvre avec succès des cinémas partout à l’extérieur de Montréal, et surtout, qu’il a «hâte aux prochaines élections».

Logement social

L’organisme Infologis avait manifesté, en 2016, pour réclamer que le bâtiment du cinéma Paradis soit transformé en logement social. Travailleur social au sein de l’organisme depuis 2015, Jean-Christophe Bureau émet que leur position n’a pas changé. «Dans l’idéal, c’est du logement social, affirme-t-il. Il n’y a pas de pourparlers entre la ville et le propriétaire pour transformer cet immeuble-là en logement social.»

M. Bureau souligne qu’il n’y a pas de «contrôle possible du loyer» avec les logements neufs, et que «le propriétaire a cinq ans pour hausser les loyers comme il veut». Il soutient que le marché privé ne répond pas aux besoins des citoyens, comme on peut le constater avec la pénurie de logements dans Mercier.

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