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Vendredi fou: à quoi doivent s’attendre les clients en quête de rabais?

Une file d'attente pour profiter des rabais du Vendredi fou. Photo: Archives Métro

Ruptures de stock, pénurie de main-d’œuvre, augmentation des coûts de production et de transport: les adeptes du Vendredi fou à la recherche de soldes doivent-ils revoir leurs attentes à la baisse?

Oui, répond de but en blanc le spécialiste du commerce de détail Jacques Nantel.

«Beaucoup de détaillants ne vont pas solder leurs produits, et s’ils le font, ce sera très limité», prévient le professeur émérite à HEC Montréal.

Selon lui, plusieurs commerçants attendent encore leur inventaire de Noël. Les inondations en Colombie-Britannique qui ont provoqué la fermeture du port de Vancouver n’aident en rien la situation, notamment dans l’industrie du vêtement.

Manufacturiers échaudés

La directrice de Place Versailles, Elizabeth Payne, abonde dans le même sens. Elle explique que les manufacturiers n’ont plus de surplus de stock. Ils préfèrent fabriquer uniquement ce qui a été commandé, échaudés par les pertes essuyées à la suite de la pandémie en 2020 et la fermeture des commerces.

Ainsi, selon Mme Payne, s’il y a des soldes, ce sera pour les marchandises qui restent et non pour du «nouveau stock».

Autre exemple: l’industrie du livre. Celle-ci a été touchée par une pénurie de papier, au point que certains éditeurs repoussent la date de sortie de leurs nouvelles publications.

Ce problème d’approvisionnement généralisé fait que Jacques Nantel ne prévoit pas de grandes activités de type Vendredi fou cette année.

«Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’activités autour du Black Friday, mais attendez-vous à ce que ce soient vraiment les invendus, ce qu’on n’arrive pas à écouler.»

Pénurie de main-d’œuvre

L’un des facteurs expliquant ce problème d’approvisionnement découle de la pénurie de main-d’œuvre.

Selon une étude de l’Institut du Québec dévoilée en septembre, le secteur de la fabrication compte 25 330 postes vacants, ce qui représente une hausse de 5935 en deux ans.

Dans le cas du commerce en gros et du commerce de détail, on dénombre respectivement 9 600 et 22 715 postes vacants.

Jacques Nantel considère donc que les conditions – surplus de stock et pouvoir d’achat des consommateurs – ne sont pas réunies cette année.

Optimisme

Malgré les bouleversements dans le milieu de la vente au détail, Elizabeth Payne demeure optimiste puisqu’il n’y a pas beaucoup de locaux vacants dans la Place Versailles. Elle souligne qu’il y a même eu trois nouvelles ouvertures de magasins en novembre, pour un total d’une dizaine d’ouvertures pour l’année 2021.

Elle admet toutefois que depuis l’arrivée du Vendredi fou au Québec, le début du mois de novembre est très tranquille.

«Ça change beaucoup la dynamique des ventes de Noël pour les commerçants. Parce que les gens attendent à la fin de novembre avant de commencer à magasiner, puis après ça, attendent au 26 décembre pour les prochains rabais. Donc, ça tue un peu le mois de novembre et le début du mois de décembre en termes de ventes.»

Cette tendance pousse les détaillants à étirer le Vendredi fou sur plusieurs jours.

Mesures sanitaires

C’est le cas des Galeries d’Anjou et plusieurs de leurs commerçants, qui ont choisi de démarrer plus tôt ou de prolonger de quelques jours leurs initiatives du Vendredi fou, un choix permettant également d’assurer un environnement de magasinage plus sécuritaire et de répartir les foules sur une plus longue période.

La cueillette à l’auto est d’ailleurs offerte par certains commerçants, des places de stationnement aux Galeries d’Anjou étant réservées à cet effet.

Cette année, le Vendredi fou aura lieu le 26 novembre.

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