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La Marie Debout dénonce l’insalubrité des logements dans MHM

La Marie Debout lors d'une assemblée générale annuelle Photo: Frédéric Hountondji/Métro Média

L’insalubrité des logements peut avoir de lourdes conséquences sur la santé mentale des femmes en situation de précarité, déplore le centre La Marie Debout, organisme qui offre accueil, écoute et références dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (MHM).

Lors d’une conférence de presse virtuelle organisée récemment par Infologis portant sur l’insalubrité des logements, l’intervenante Véronique Houle a levé le voile sur les dures réalités vécues par certaines femmes qui fréquentent l’organisme.

«Il y a des conséquences à long terme sur leur santé mentale et psychologique, comme l’anxiété, l’hypervigilance, la peur, les dépressions», résume-t-elle.

Elle a rapporté deux témoignages : l’un provenait d’une septuagénaire dont le logement est infesté de punaises, mais qui ne veut pas se plaindre à son propriétaire de peur de perdre son appartement. L’autre est celui d’une locataire qui vit sans eau chaude depuis sept mois. Elle craint son propriétaire, qui a déjà été violent avec elle par le passé.

Mme Houle souligne que le logement est un espace où on devrait se sentir en sécurité, ce qui n’est malheureusement pas le cas de ces femmes. «On parle de toutes sortes d’agressions, de harcèlement, d’intimidation, d’agressions sexuelles, du chantage pour des faveurs sexuelles par des propriétaires, des gestionnaires d’immeubles ou des concierges», a-t-elle énuméré.

Prévenir plus tôt que tard

Devant ces situations, la représentante de La Marie Debout a suggéré quelques pistes de solutions.

Pour prévenir des situations de violence envers les femmes locataires, le centre réitère son appui à Infologis qui demande à l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve d’embaucher un agent de milieu qui interviendra auprès des personnes vivant des situations particulières.

Mme Houle souhaite que cette recrue soit une femme. «Ce serait une ressource supplémentaire pertinente afin de soutenir les femmes qui ont un problème d’insalubrité ou de violence», a-t-elle mentionné, ajoutant qu’il fallait recruter davantage de femmes. L’intervenante a aussi proposé que les femmes locataires aient le droit de se faire accompagner par une personne de confiance lorsqu’un inspecteur effectue une visite chez elles.

Elle recommande également que la porte du logement d’une locataire ayant déjà subi de la violence demeure ouverte durant toute l’inspection afin de «diminuer la peur liée à la visite d’un inspecteur».

Inspection

Par sa présence à la conférence de presse, La Marie Debout exprime tout son soutien à Infologis qui poursuit sa campagne pour des inspections impeccables.

Dans le cadre de celle-ci, l’organisme de défense des droits des locataires demande, entre autres éléments, qu’en cas d’insalubrité, le locataire puisse demander l’inspection du logement par téléphone ou en personne sans être obligé d’adresser au préalable une mise en demeure au propriétaire.

Infologis exige par ailleurs que des amendes soient remises automatiquement aux propriétaires dans les cas où ceux-ci ne feraient pas les travaux nécessaires dans les délais requis.

À cette demande, Pierre Lessard-Blais, maire d’arrondissement, avait déjà répondu que le fait de donner sans avertissement un constat d’infraction à un propriétaire qui collabore ne donnerait pas les résultats escomptés. Il a prévenu contre le risque de judiciarisation, ce qui n’améliorerait en rien la situation du locataire.

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