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Déclaration commune contre la venue de Ray-Mont Logistiques dans MHM

C’est le député d’Hochelaga-Maisonneuve, Alexandre Leduc, qui a amorcé les démarches pour la rédaction de cette déclaration commune. Photo: Jason Paré, Métro Média

Tandis que la construction est sur le point de débuter, des citoyens, commerçants et élus d’Hochelaga-Maisonneuve ont présenté ce vendredi une déclaration commune contre la venue du projet de plateforme de transbordement de marchandises de l’entreprise Ray-Mont Logistiques.

Indiquant que le projet ne correspond pas à leur vision de développement du quartier, les signataires de la Déclaration conjointe pour un développement à échelle humaine demandent que tous les paliers de gouvernement «s’assoient ensemble pour mettre fin à cette saga».

«Ray-Mont Logistiques, c’est une aberration, c’est un anachronisme, c’est une nuisance, c’est une erreur du passé», a déclaré lors du point de presse Cassandre Charbonneau-Jobin, porte-parole de la Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM, affirmant du même souffle que le zonage aurait dû être changé il y a plusieurs années par les administrations municipales.

«Mais peu importe à qui la faute, il ne faut pas oublier qu’à la base de tout ça, il y a un entrepreneur qui connaît parfaitement les nuisances qu’il cause [et] qui persiste à vouloir s’installer à 100 mètres de résidences, malgré l’opposition citoyenne. Cela en dit long sur sa moralité», a déploré Cassandre Charbonneau-Jobin.

Les adhérents à la déclaration rappellent que le projet de Ray-Mont Logistiques impliquera, à terme, l’entreposage de 10 000 conteneurs, la livraison et le transbordement de 100 wagons de train et 1000 déplacements de camions par jour.

Un caillou dans le soulier

En plus des citoyens du regroupement Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM et des députés provincial et fédéral, Alexandre Leduc et Soraya Martinez Ferrada, des organisations telles que les Centres de la petite enfance, la Table de quartier d’Hochelaga-Maisonneuve, la Coop Couturières Pop et l’Association québécoise des médecins pour l’environnement figurent parmi les signataires de la déclaration.

S’adressant à Ray-Mont Logistiques, le député d’Hochelaga-Maisonneuve Alexandre Leduc a soutenu lors du point de presse que le mouvement d’opposition à ce projet ne se limite pas à deux ou trois voisins mécontents. «C’est tout un quartier qui se soulève.»

«Nous allons demeurer un caillou dans votre soulier, M. Charles Raymond, et ce caillou ne fera que croître dans les prochaines semaines, dans les prochains mois. Vous pouvez compter là-dessus», a ajouté l’élu de Québec solidaire.

Même si elle dit appuyer les citoyens qui s’opposent au projet de Ray-Mont Logistiques, la députée d’Hochelaga Soraya Martinez Ferrada précise quant à elle que la démarche n’est pas contre le développement économique, mais plutôt pour la santé des gens.

Elle espère que tous les paliers de gouvernement travaillent rapidement ensemble pour créer des zones «mitoyennes» afin de protéger la qualité de vie des citoyens.

«Ce n’est pas parce qu’on travaille sur des zones mitoyennes qu’on cautionne ce projet», a ajouté l’élue du Parti libéral du Canada.

Interrogée sur l’avancement des discussions avec le CN afin de permettre la création d’un corridor vert qui servirait de zone tampon entre les activités de l’entreprise et les résidences, la députée d’Hochelaga s’est dite confiante.

«Si un quartier est uni comme on l’est aujourd’hui, je pense que ça va faire beaucoup de poids sur le CN pour [la réalisation] d’un corridor vert.»

Une étude environnementale qui se fait attendre

Alexandre Leduc reconnaît que Ray-Mont Logistiques a gagné en Cour pour la réalisation de ce projet, mais soutient que cela ne lui donne pas tous les droits.

Le député souhaite qu’il y ait un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), mais ce dernier n’est pas garanti. Alexandre Leduc affirme cependant que le ministre de l’Environnement lui a assuré qu’il y aurait minimalement une étude environnementale.

La balle est donc dans la cour du gouvernement du Québec, une position que partage le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, qui sera candidat dans la circonscription de Bourget lors des élections de cet automne et qui a également signé la déclaration.

«Ce qu’on demande, c’est que le gouvernement du Québec, qui à ce jour dort au gaz, s’en mêle en imposant une suspension des travaux pour obliger le propriétaire à déposer son projet qui mènera à une étude d’impact environnemental.»

Selon le chef du PQ, le problème actuellement est que le gouvernement de François Legault «ne protège pas son monde» et ne prend pas ses responsabilités dans le dossier.

Réaction de l’entreprise

Réagissant au point de presse, le président-directeur général de Ray-Mont Logistiques, Charles Raymond, a réitéré sa volonté d’intégrer des mesures de cohabitation à son projet, telles que le verdissement du terrain, un mur-écran et une zone tampon végétalisée entre les activités industrielles du secteur et les résidences.

«Rappelons qu’une quinzaine de mesures de cohabitation avait déjà été proposées à l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve en 2018, lequel n’avait pas donné suite à ces propositions», a ajouté le PDG de l’entreprise.

Mentionnant le groupe de travail avec lequel l’entreprise a collaboré et qui a proposé de nouvelles mesures qu’il dit appuyer, Charles Raymond soutient que «c’est présentement la Ville de Montréal qui détient la clé de voûte pour permettre à ces mesures de se concrétiser, au bénéfice de tous».

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