Des cols bleus manifestent pour leur régime de retraite
Le mercredi 14 décembre en soirée, près d’une centaine de cols bleus actifs et retraités se sont rassemblés devant le Sanctuaire Marie Reine des Cœurs pour manifester et bloquer la tenue d’une assemblée du Régime de retraite des cols bleus.
L’ambiance y était conviviale, alors que de la musique de Noël émanait d’enceintes sonores et que du café et des sandwichs étaient distribués.
Toutefois, certains retraités qui étaient sur place pour prendre part à l’assemblée étaient surpris et confus devant la manifestation qui les empêchait de participer. Ils n’avaient pas été mis au courant.
Michel Martin, vice-président des relations de travail du Syndicat des Cols bleus (SCFP 301), qui s’est chargé d’aller laisser savoir «à la Ville qu’il n’y aura pas de réunion aujourd’hui», dit à Métro que l’assemblée sera remise à «mars ou à février».
«On a des problématiques sur le régime de retraite. On veut trouver des processus de règlement, mais on ne veut pas régler ça ici devant l’employeur dans une salle», déclare-t-il.
Une loi inconstitutionnelle
Ces problématiques, soulevées par M. Martin et contestées par les manifestants réunis sous la bannière du SCFP 301, a essentiellement à voir avec «l’indexation volée de plus de 44 millions» de leur régime de retraite par la Ville de Montréal, tel qu’énoncé dans un pamphlet informatif remis sur les lieux de la manifestation. Ce qui est revendiqué, c’est que les gouvernements cessent de prendre des décisions de manière unilatérale quant aux régimes de retraite.
Cette indexation, dite volée, l’a été par la loi 15 adoptée en 2014, soit la Loi favorisant la santé financière et la pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur municipal. Celle-ci prévoyait entre autres l’imposition d’un partage moitié-moitié des déficits des régimes de retraite dans le milieu municipal et la non-indexation des rentes.
En 2020, la Cour supérieure du Québec a jugé inconstitutionnelle la suspension de l’indexation des rentes des retraités prévue par la loi, mais a déclaré que la suspension des rentes pour les travailleurs actifs était constitutionnelle. La loi a ensuite été portée en appel par le gouvernement du Québec et certaines municipalités s’opposant à la partie du jugement touchant les retraités, mais aussi par les syndicats s’opposant à la portion du jugement touchant les travailleurs actifs.
Le jugement de la cour d’appel est toujours en attente.