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Défis d’une proche aidante au plus fort de la pandémie

Claudette Forget Laberge témoigne de son expérience pendant la pandémie étant une proche aindate.
Claudette Forget-Laberge raconte son expérience pendant la crise sanitaire. Photo: Archives

La pandémie a été difficile pour plusieurs, mais plus particulièrement pour les proches aidants. Ils ne pouvaient visiter leurs êtres chers pendant des semaines, la communication avec certains établissements de santé étant devenue compliquée. Ce fut le cas de la Verdunoise Claudette Forget-Laberge, qui prend soin de son mari depuis plusieurs années.

André Laberge a fait trois accidents vasculaires cérébraux (AVC), le premier il y a une vingtaine d’années. Au fil du temps, sa situation s’est détériorée et aujourd’hui, il doit être sous une surveillance quasi constante.

Et pour compliquer un peu plus les choses, il lui a fallu deux mois pour guérir de la COVID-19. «Je ne l’ai pas visité tant qu’il n’a pas été considéré guéri, en juin, parce que moi aussi, je suis dans les âges à risque», indique son épouse qui a 71 ans.

Inquiétude

«Quand je le voyais par Facetime, je voyais qu’il était à l’agonie. C’était difficile à voir. J’avais dit aux enfants: ‘‘si vous voulez faire un adieu à votre père, ça serait le temps parce que j’ai bien peur qu’il ne passe pas au travers’’

-Claudette Forget-Laberge

Elle s’est inquiétée de la situation de son conjoint, puisqu’elle n’a été informée par le médecin du CHSLD Les Floralies LaSalle seulement dans les débuts. «Quand j’ai su que je n’avais plus le droit d’aller voir mon mari, déjà je voyais qu’il ne comprenait pas tellement ce qui se passait, je me suis dit que ça allait être [tout un défi]», raconte-t-elle.

Par la suite, la Verdunoise considère qu’elle a été laissée à elle-même. «C’était déjà mal organisé en partant. Ça a été une grande frustration», témoigne-t-elle.

Mme Forget-Laberge et ses enfants prenaient des rendez-vous tôt le matin, dès les premières plages horaires accessibles, pour faire une vidéoconférence avec M. Laberge. Mais, ils se sont rendu compte qu’aucun employé n’était disponible à ces heures matinales, pourtant affichées pour des rendez-vous.  «Il fallait que je coure après les infirmières pour avoir des informations, mais elles ne sont jamais disponibles», raconte la proche aidante.

Elle dit avoir laissé de nombreux messages aux secrétaires signalant qu’elle voulait des nouvelles de son époux, que cela était urgent, mais elle restait sans réponses.

Sondage

Le Regroupement des aidants naturels du Québec (RANQ) a dévoilé un sondage mettant en lumière plusieurs défis qu’ont vécus de nombreux proches aidants pendant la crise de la pandémie. Par exemple, quelque 57% d’entre eux ont senti avoir manqué de ressources pour prendre soin de leur proche et 28% n’ont pu bénéficier de soutien psychologique.

Pour sa part, Claudette Forget-Laberge est satisfaite de l’appui du Groupe des aidants du Sud-Ouest, et ce, même si les rencontres ne pouvaient avoir lieu en présentiel. «Les travailleurs psychosociaux étaient toujours disponibles pour nous parler au téléphone si on voulait. On avait un bon soutien», dit-elle.

Le sondage du RANQ montre aussi que 29% des proches aidants sont ressortis affaiblis par la pandémie et qu’ils se sentent de moins en moins en forme. De plus, à l’approche d’une potentielle deuxième vague, 57% des répondants ont peur qu’un proche tombe malade et près de la moitié des sondés ont peur d’attraper la COVID-19.

Mme Forget-Laberge compte pour sa part s’adapter le moment venu. Depuis quelques semaines, son mari a été transféré au centre Réal-Morel à Verdun, tout près de son domicile. Elle va le visiter trois fois par semaine.

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