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Les défis de former des stagiaires dans le contexte pandémique

Former des stagiaires en droit, un défi.

Depuis plusieurs mois déjà, de nombreux employés travaillent de la maison afin de minimiser les risques de contamination du virus. Pour certains secteurs d’activités, comme le droit, former des stagiaires en télétravail s’avère difficile, voire désavantageux.

Bessette Avocats accueille chaque année des stagiaires, et deux sont présentement en formation au cabinet spécialisé en droit des affaires, droit du travail et litige civil et commercial. «Pour l’industrie du droit c’est hautement bénéfique pour le stagiaire de voir l’avocat dans son quotidien», estime Me David Bessette qui a lancé son cabinet en 2015.

L’apprenti peut ainsi observer comment l’avocat s’adresse aux clients, aux autres avocats, aux huissiers et au personnel de la cour.

Par son expérience, Me David Bessette croit que les conversations entre collègues sont essentielles pour les avocats. «C’est là qu’on peut se consulter mutuellement, réfléchir à quelle stratégie on peut adopter ou obtenir certaines idées créatives, auxquelles on n’aurait peut-être pas pensé», détaille-t-il. En ce sens, le stagiaire bénéficie d’être au bureau pour participer à ces conversations.

«Peut-être que dans certaines industries ça fonctionne mieux de rester à la maison en télétravail. Pour la profession d’avocat, je pense que c’est essentiel d’être présent sur place.»

-Me David Bessette.

Les finissants en formation travaillent dans une équipe pour acquérir des apprentissages, mais ils peuvent aussi partager leurs atouts. «Les nouveaux stagiaires arrivent avec une formation théorique fraîche, témoigne Me Bessette. C’est rafraîchissant de les faire travailler dans un dossier parce qu’ils peuvent nous amener à réfléchir comme avocats à de nouvelles idées et à être plus créatifs.»

Moins d’opportunités

Le cabinet de la rue Wellington a recours à des stagiaires dans l’optique de les employer par la suite. Or, vu le contexte économique actuel, engager du nouveau personnel s’avère difficile.

«On aimerait embaucher plus, mais on reste prudent parce qu’on ne sait pas ce qui peut arriver, explique Me Bessette. S’il y a une nouvelle fermeture des tribunaux ou fermeture généralisée avec des gens en détresse financière, c’est sûr que ce n’est pas le meilleur climat pour embaucher.»

Dans le domaine du droit, un stage de six mois est obligatoire pour l’obtention de son diplôme. Étant rémunéré, l’étudiant est donc considéré comme un employé.

Trouver un stage dans le domaine du droit serait plus difficile en ce moment, selon Me Bessette. Il y a moins d’opportunités présentement, mais à long terme il y aura beaucoup d’offres d’emploi, estime l’avocat.

De la mi-mars jusqu’au 1er septembre, les délais de prescription pour agir en justice, qui sont généralement de trois ans, ont été suspendus alors il y avait beaucoup moins d’activité juridique. De plus, les tribunaux étaient partiellement fermés, ouverts exceptionnellement pour des requêtes d’urgence. «Ça affectait évidemment notre achalandage et notre charge de travail au cabinet», témoigne Me Bessette.

Conflits

La pandémie peut parfois causer des litiges pour les entreprises, relève Me Bessette. D’un autre côté, il nuance que les entrepreneurs ont d’autres priorités dans l’immédiat comme la gestion de leur liquidité. «S’engager immédiatement dans un litige ce n’est peut-être pas ce qui est dans leur priorité», souligne-t-il.

Être représenté par un avocat nécessite de débourser un certain montant.

«Il va y avoir de plus en plus de litiges dans les années à suivre qui seront reliés avec la pandémie», entrevoit Me David Bessette.

Dans le droit du travail par exemple, il constate que le télétravail, malgré ses avantages, peut être source de désaccord.

«Jusqu’à quand, par exemple, un employeur peut-il vous appeler pour du travail? Est-ce que l’employé a droit à une déconnexion?», soulève l’avocat.

Depuis la réouverture des tribunaux, Bessette Avocats a davantage de pain sur la planche. De plus en plus, il y aurait des entreprises qui n’honorent pas leur engagement, et il y aurait aussi davantage de conflits entre employés et employeurs. Le climat d’incertitude rattaché à la pandémie pourrait favoriser de genre de désaccords.

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