Autodéfense féministe: une reprise de pouvoir

Les intervenantes Audrée Thériault-Lafontaine et Virginie Pineault, accompagnées de membres du Centre des femmes de Verdun.
Les intervenantes Audrée Thériault-Lafontaine et Virginie Pineault, accompagnées de membres du Centre des femmes de Verdun. Photo: Josie Desmarais/Métro

Les Verdunoises pourront bientôt bénéficier d’un cours d’autodéfense féministe offert au Centre des femmes de Verdun. Le 28 juin dernier, le conseil d’arrondissement a octroyé une enveloppe d’un peu plus de 7000 $ à l’organisme pour lancer le projet.

Selon l’intervenante et cogestionnaire du Centre des femmes de Verdun Virginie Pineault, le cours d’autodéfense féministe est une suite logique aux ateliers déjà offerts sur place.

«Ce printemps, on avait fait un atelier sur le harcèlement de rue et ses conséquences, mais le besoin est récurrent. Ce n’est pas seulement physique, on essaye aussi d’outiller les gens psychologiquement et à les aider à reprendre confiance», explique-t-elle.

Selon sa collègue Audrée Thériault-Lafontaine, l’idée d’offrir un atelier d’autodéfense a germé pour donner suite aux nombreuses demandes des membres du centre.

«On recevait beaucoup d’appels à ce sujet et on devait faire du référencement, mais l’offre à Montréal n’est pas très grande alors il fallait parfois les référer très loin. C’est comme ça qu’on a décidé de lancer le projet», mentionne Mme Thériault-Lafontaine.

À l’avant-plan, les intervenantes Audrée Thériault-Lafontaine et Virginie Pineault.
Photo : Josie Desmarais/Métro

Bien plus qu’un atelier physique

Une fois que l’atelier sera lancé, les participantes recevront des cours d’autodéfense physique, mais elles participeront également à des discussions de groupe avec une intervenante du centre.

«C’est de l’autodéfense féministe, donc ce n’est pas juste physique. Ça permet aussi de réfléchir à la place qu’on a dans la société et au sentiment d’insécurité qu’on peut éprouver. Ça permet aussi de reconnecter avec notre senti. On veut permettre aux femmes de se réapproprier l’espace public», indique Audrée Thériault-Lafontaine.

«On discute des rapports de pouvoir, de la place de la femme et des patterns de victimisation pour comprendre ces systèmes-là», poursuit-elle.

Pour Virginie Pineault, tout est une question de reprise de pouvoir.

«C’est de l’autodéfense au sens large. On se penche sur comment réagir quand il se passe quelque chose. On a souvent le réflexe de figer, mais on veut aller au-delà de ça. Se réapproprier nos réflexes et se sentir en pleine possession de nos moyens quand il arrive une menace à notre intégrité physique ou psychologique, c’est un gros morceau. Et pour nous, ça, c’est très féministe», clame Virginie Pineault.

Des membres de l’équipe du Centre des femmes de Verdun.
Photo : Josie Desmarais/Métro

Une formule gagnante

Ayant déjà organisé des ateliers du genre au sein d’un autre organisme communautaire, Audrée Thériault-Lafontaine n’y voit que du positif.

«À l’intérieur du groupe, de voir l’évolution des participantes, c’était incroyable. Elles ont été transformées. Il y a même une de ces participantes qui a quitté sa relation malsaine. C’était hyper puissant», explique-t-elle. 

Neuf séances de deux heures seront proposées aux participantes, pour un total de 18 heures de formation. Comme le veut l’habitude au Centre des femmes de Verdun, l’atelier sera gratuit. Les inscriptions seront toutefois obligatoires en raison des places limitées. 

Le lancement des ateliers est prévu à la mi-septembre, à même le centre, qui est situé sur la rue de l’Église.  

Depuis 40 ans, le Centre des femmes de Verdun a pour mission de briser l’isolement et de favoriser la reprise de pouvoir sur notre vie. Il est ouvert à toute personne s’identifiant comme femme, et/ou issue de la diversité sexuelle et de genre.

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