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Morinville: Quatre ans derrière les barreaux réclamés

Photo: FELIX O.J. FOURNIER / TC Media

La Couronne réclame quatre ans de pénitencier ainsi qu’une ordonnance de dédommagement de 686 000$ dans le dossier de l’ex-conseillère financière Carole Morinville. La défense demande pour sa part une peine plus clémente de deux ans de prison ferme.

«Les conséquences qu’elle vit aujourd’hui étaient prévisibles. Elle est l’artisane de son propre malheur et vous devez en tenir compte», a plaidé vendredi la procureure de la Couronne, Me Geneviève Côté, au palais de justice de Montréal.

De son côté l’avocat de Mme Morinville, Me Daniel Lighter, croit que sa cliente paye déjà depuis cinq ans pour ses actions.

«Le nom Morinville est associé à la fraude et elle devra porter ce fardeau pour le restant de ses jours. Elle a maintenant un emploi stable depuis trois ans et mène une vie modeste. La Cour doit considérer cela», a-t-il plaidé.

Lors de son plaidoyer, Me Côté est revenue sur le style de vie mené par Mme Morinville de 2005 jusqu’à son arrestation en 2010. «L’argent qu’elle détournait allait à sa consommation personnelle», dit-elle.

Restaurants, vêtements griffés, voitures de luxe, chauffeur privé en voyage à Paris, Mme Morinville ne se privait de rien. Sa bague de mariage, d’une valeur de 30 000$ selon la procureure de la Couronne, a été payée avec l’argent de ses clients.

Toujours selon l’avocate, Carole Morinville n’aurait pas eu de désir réel de rembourser immédiatement ses clients, contrairement à ce qu’a affirmé l’accusée lors de son témoignage.

Elle a même eu le culot de partir pour une semaine à Sainte-Lucie, un voyage de 8000$ alors qu’elle était sous enquête et que certains clients réclamaient leur argent», a martelé la procureure.

Aucun trouble mental ne viendrait expliquer ce comportement.

Il n’y a eu aucune preuve que cela puisse avoir été causé par une pathologie quelconque. C’était par pure cupidité qu’elle a agi», a affirmé Me Côté à sa sortie de la salle d’audience.

La veille, quatre témoins ont partagé qu’ils étaient plus que de simples clients pour Mme Morinville, la considérant également comme une grande amie.

Humiliation
Malgré les agissements de sa cliente, Me Daniel Lighter estime que la juge devra faire attention dans son jugement.

«Il ne faut pas donner un jour de plus que ce qui est réellement nécessaire. Le simple fait d’aller en prison est déjà punitif pour ma cliente. Le message est compris et les années supplémentaires ne seraient que de l’extra»,croit-il.

Selon lui, le témoignage de culpabilité de Mme Morinville vaut pour beaucoup. «La Cour doit accorder une considération spéciale à une personne qui plaide coupable, c’est signe de réhabilitation et cela évite de longues procédures.»

Pour Marie-Noël Déry, première victime de Mme Morinville à alerter les autorités, aucune des sentences ne sera suffisante.

«Je trouve cela révoltant pour les victimes. Pour moi, ce n’est pas beaucoup. Je ne crois pas du tout à ses remords, c’était pour épater et faire pitié», a-t-elle confié à TC Média à la sortie du tribunal.

Carole Morinville a été arrêtée à l’été 2010. Le 17 décembre dernier, elle a plaidé coupable à des accusations de fraude. En tout, une trentaine de victimes ont perdu près de 3,7M$ en raison de ses agissements.

Elle sera de retour en Cour le vendredi 15 avril pour connaître sa sentence.

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