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Ugo Cavenaghi, révolutionnaire de l’école

Ugo Cavenaghi, président-directeur général du Collège Sainte-Anne. Photo: Josie Desmarais/Métro

«J’ai tellement haï l’école», déclare le président-directeur général du Collège Sainte-Anne, Ugo Cavenaghi, lors d’une entrevue avec Métro. Et pourtant, celui qui haïssait l’école a décidé, inconsciemment, de révolutionner notre modèle éducatif traditionnel.

Le Collège Sainte-Anne à Lachine suit une pédagogie différente de la plupart des écoles, publiques ou privées. Axée sur la «pédagogie active», l’école est aussi un vecteur d’apprentissages concrets.

Pour Ugo Cavenaghi, les élèves «savent des choses, mais ils ne savent rien faire», explique-t-il en soutenant que l’école doit aider les élèves à «passer de la connaissance à la compétence».

Pour inculquer des apprentissages concrets, le Collège Sainte-Anne accorde une place importante à la technologie, mais aussi aux disciplines manuelles telles que la cuisine et l’agriculture ainsi qu’aux sports et loisirs à travers des activités parascolaires et des enseignements spécialisés.

«Mettre les technologies au service de l’apprentissage»

Ugo Cavenaghi est un grand défenseur de la technologie au service de l’éducation. Les élèves de Sainte-Anne ne se contentent pas d’un cours oral donné par un professeur, ils utilisent aussi des tablettes depuis une quinzaine d’années. Les technologies permettraient aux élèves d’interagir avec les connaissances afin de mieux les absorber.

C’est l’objectif de la nouvelle application B12, de la vitamine éponyme, qui détermine si les connaissances sont acquises par les élèves en reposant les mêmes questions plusieurs fois.

L’école a aussi mis en place un logiciel de correction automatique pour les professeurs de français afin de leur faire gagner du temps dans la correction et les aider à déterminer où les élèves commettent des erreurs.

Le directeur d’école se réjouit de la «recherche appliquée» qui est faite pour améliorer l’approche pédagogique.

Selon lui, le Collège Sainte-Anne met l’accent sur «le développement des soft skills. Collaboration, communication, créativité, esprit critique. Ce que tout le monde recherche, mais que personne n’enseigne à l’école.»

Ugo Cavenaghi sur la terrasse du collège Sainte-Anne à Lachine. Alexis Fiocco/Métro

Diplômé d’un baccalauréat en informatique en France, Ugo Cavenaghi a enseigné quelques années au secondaire avant de réaliser une maîtrise en administration de l’enseignement. Il a ensuite enchaîné avec un MBA à HEC puis dirigé une école publique durant quelques années.  

C’est en 2001 qu’il a rejoint le Collège Sainte-Anne, une école de 1000 élèves à Lachine. Depuis, le collège compte cinq écoles pour un total de 4000 élèves et 500 employés. Cette année, Sainte-Anne se dote d’une nouvelle école construite à Dorval, en plus de s’associer à l’École Buissonnière, située à Outremont.

«Préparer les jeunes aux métiers de demain»

La plus grosse école privée du Québec offre des programmes spéciaux de sport, de sciences et technologies ou d’art technologique dès le secondaire. «Ça attire beaucoup les jeunes», explique Ugo Cavenaghi. Pour lui, il faut «faire en sorte que l’école soit fun».

Au-delà des apprentissages concrets, le directeur souhaite accompagner les élèves vers les métiers de demain. Il estime que 70% des emplois que les élèves de primaire auront n’existent pas encore. «Il y a des jobs qui vont se créer et d’autres qui vont disparaître, il faut que les jeunes soient formés à accueillir ces changements.» Et pour ça, le directeur préconise de toucher un peu à tout.

«Si on est capable d’aider [les élèves] ou les familles à faire en sorte que le jeune découvre qui il est, ce qu’il aime, ce qu’il veut faire… la mission sera accomplie», conclut-il.

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