Réparer au lieu de jeter
Qui dit printemps, dit aussi grand ménage printanier. Plutôt que d’entasser les vieux objets dans les placards ou de les mettre à la poubelle, Luigi Fragapane répare les petits appareils électroniques, et ce, depuis 35 ans.
En entrant dans le commerce de la rue Provost, à l’angle de la 11e Avenue, télévisions, haut-parleurs, amplificateurs et autres gadgets ornent les murs et les tablettes. Derrière le comptoir, le Lachinois accueille quiconque souhaitant offrir une nouvelle vie à ses appareils.
C’est dans son atelier que l’homme s’installe pour procéder au diagnostic de l’appareil. Outils en main, il l’examine attentivement, à la recherche d’une pièce défectueuse ou d’un indice lui permettant de mettre le doigt sur le bobo. «Je suis passionné depuis que je suis jeune», fait savoir l’homme de 62 ans.
Plus souvent qu’autrement, les vieux objets se retrouvent à la poubelle, bien qu’ils ne soient encore fonctionnels. «Nous vivons nous une société de consommation, où les gens préfèrent jeter plutôt que de réparer», estime-t-il.
Luigi Fragapane admet avoir connu des années plus achalandées. «Lorsque j’ai ouvert mon commerce, nous étions cinq réparateurs à Lachine. Maintenant, je suis seul. J’ai survécu aux années, mais c’est de plus en plus difficile d’avoir des clients.»
Il faut dire que le commerçant est confronté aux rapides évolutions technologiques. «Maintenant, les pièces des appareils électroniques sont de plus en plus petites. Il m’arrive parfois de refuser certains appareils», fait savoir l’homme qui fait preuve de polyvalence, de débrouillardise et de minutie.
Assis sur son fauteuil, Luigi Fragapane doit surtout s’armer de patience. Défi accompli, les objets peuvent enfin retourner entre les mains de leur propriétaire, évitant ainsi de peu le dépotoir.
Pour tout objet ayant tout de même rendu l’âme, les citoyens peuvent le recycler ou le jeter, en s’assurant de remettre les matières concernées à l’écocentre le plus proche, à LaSalle ou à Saint-Laurent notamment.