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Les hôtels près de l’aéroport sont désertés

Quality Inn Dorval
Le taux d’occupation du Quality Inn, dans Saint-Laurent, a baissé de près de moitié. Photo: Messager Lachine & Dorval - Éric Martel

L’achalandage d’hôtels avoisinant l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau baisse drastiquement alors que les frontières du Canada sont désormais presque totalement fermées. Forcées de couper des postes, certaines institutions craignent même la faillite, tandis que les employés qui restent en place risquent leur santé.

Au Fairfield Inn de Marriott sur l’avenue Michel Jasmin, le stationnement est presque vide et le restaurant est fermé. «Depuis vendredi, ça descend en chute libre, avoue Jonathan Morin, qui assure la circulation devant l’hôtel, Jonathan Morin. Il n’y a personne qui passe, je ne fais pas grand-chose.

Idem du côté du Wyndham Montreal Airport du chemin de la Côte-de-Liesse dans Saint-Laurent. «Nos réservations ont baissé de manière significative, admet le directeur général Muhammad Anwer. Les chiffres d’affaires des hôtels sont en baisse. Alors si la situation se détériore, nos pertes pourraient mener à la fermeture de l’entreprise.»
Devant l’abondance des annulations, la succursale a renvoyé plusieurs employés à la maison.

Aide gouvernementale

Le Quality Hotel, voisin, a déployé la même stratégie, alors que son taux d’occupation a baissé de près de la moitié. Plusieurs salariés à temps plein doivent maintenant travailler une quinzaine d’heures par semaines tandis que les autres restent à la maison, se tournant vers le chômage.

«La COVID-19 affecte tous les hôtels de la ville, mais pour nous, c’est encore pire. Malheureusement, on s’attend à ce que ça le devienne encore plus», se désole le directeur général Nader Abdelnour.

La totalité des réservations pour le stationnement de l’établissement, que les clients utilisent pendant leurs vacances, a été annulée. «On comptabilise toutes nos annulations et pertes de revenus, en espérant que le gouvernement aidera les entreprises touchées», explique M. Abdelnour.

Le gouvernement fédéral a présenté un plan d’aide de 82 milliards destiné aux entreprises, dont 55 milliards en congé fiscaux offerts à celles qui manquent de liquidité.

Des allocations spéciales seront allouées aux personnes ayant perdu leur emploi en raison de la pandémie. Au Québec, les travailleurs sans accès à l’assurance-emploi pourront recevoir jusqu’à 573 $ par semaine pour une période de 14 jours d’isolement en vertu du Programme d’aide temporaire aux travailleurs touchés par le nouveau coronavirus (PATT).

Risques accrus

Toutes les salles de réception ont été fermées volontairement afin d’éviter la propagation du coronavirus. «Si une seule personne arrive infectée, notre hôtel sera fermé. Ce n’est pas un risque que nous sommes prêts à prendre», justifie M. Abdelnour.

Les employés se mettent également à risque en côtoyant les clients revenus de voyage. «On voit les gens tousser dans leur automobile, puis rentrer dans l’hôtelaprès. Ça fait peur», confie le réceptionniste de l’Auberge de l’aéroport Inn, Pericles Voutsinas.

L’entreprise qui a pignon sur la rue Michel Jasmin, à Dorval, fermera ses portes temporairement d’ici la semaine prochaine, considérant le danger encouru par ses employés et de la massive vague d’annulations. «Pourtant, le mois de mars est toujours notre meilleur mois», se désole le gérant, Christos Voutsinas.

Si la pandémie de la COVID-19 perdure pendant quelques mois, l’Auberge risque la faillite.

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