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Cultiver ses légumes dans les jardins communautaires

jardins communautaires
Les jardins communautaires sont une pierre angulaire de l’agriculture urbaine. Photo: Archives

Implantés dans les années 1970 à Montréal, les jardins communautaires font partie intégrante du paysage de Montréal. Avec plus d’une centaine de jardins sur l’île, c’est le plus grand programme municipal de ce genre au monde.

D’une grandeur variable allant entre une vingtaine jusqu’à plus de 350 parcelles de 15 m², les jardins permettent à la personne qui a obtenu son lot de cultiver des légumes. Au total, plus de 8000 lopins de terre sont cultivés par les Montréalais.

Chacun a des tâches reliées à l’entretien collectif, comme l’explique le directeur scientifique du Laboratoire sur l’agriculture urbaine et professeur associé à l’Université du Québec à Montréal, Éric Duchemin.

Chaque jardin communautaire est autonome et est dirigé par un conseil d’administration, composé de membres bénévoles.

«Montréal est la capitale de l’agriculture urbaine, mais c’est une capitale nourricière qui s’ignore. On est très populaire à l’extérieur de Montréal, mais Montréal ne se rend pas compte du potentiel qu’elle a», lance le spécialiste.

Le nombre varie selon chaque arrondissement, en fonction de l’espace disponible. Ahuntsic-Cartierville est considéré comme un chef de file, alors que certains quartiers plus centraux sont moins bien desservis.

M. Duchemin explique que les jardins communautaires ont été créés en raison du besoin des gens de s’alimenter à faible coût durant la crise économique. Au fil des années, c’est aussi devenu un loisir pour bon nombre de ménages.

«Il y a aussi la motivation d’avoir des aliments frais qu’on fait pousser soi-même», ajoute-t-il.

Selon lui, la pandémie a permis de faire prendre conscience aux résidents et à la Ville de Montréal à quel point les jardins communautaires sont importants.

«Montréal est une pionnière dans le monde pour les jardins communautaires. Montréal est souvent citée comme étant une chef de file de ce modèle d’agriculture urbaine.» – Marie-Andrée Mauger, représentante de Valérie Plante au Conseil du système alimentaire montréalais

«Ce n’est pas que du loisir, ce n’est pas que du verdissement, c’est vraiment une question alimentaire», dit-il.

La surface totale des jardins communautaires dépasse maintenant 17 hectares, soit l’équivalent de 24 terrains de football.

Popularité

L’enthousiasme est tel que bon nombre d’entre eux ont une liste d’attente pouvant atteindre jusqu’à 100 personnes.

«On ne fournit pas à la demande. Il y a un engouement particulier», précise la représentante de la mairesse, Valérie Plante, au Conseil du système alimentaire montréalais et conseillère d’arrondissement à Verdun, Marie-Andrée Mauger.

Elle ajoute qu’aucune règlementation n’empêche les initiatives individuelles. Des potagers peuvent être installés pratiquement à n’importe quel endroit sur un terrain privé, tout comme la plantation d’arbres fruitiers. La culture en pot est aussi de plus en plus populaire.

«Le fait de mettre les mains à la terre apporte un pouvoir de relaxation. Ça apporte aussi un sentiment d’autonomisation. On sent qu’on a une prise sur son environnement. Ça permet aussi de briser l’isolement, de tisser des liens, même en temps de pandémie», exprime l’élue.

Les membres gardent parfois leurs espaces durant 30 ans, ce qui amène des défis pour obtenir l’accès à un lopin de terre.

Depuis quelques années, des jardins libres viennent combler une partie des besoins. On parle par exemple des saillies de trottoirs qui peuvent être cultivées.

Aussi, des arbres fruitiers sont plantés par les arrondissements.

Selon une recherche menée par le Laboratoire d’agriculture urbaine, au moins 37% des résidents de Montréal pratiquent une forme ou une autre d’agriculture urbaine, que ce soit dans les jardins communautaires, mais également chez soi.

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