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Jardins communautaires: de longues listes d’attente

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Un jardin communautaire de Rosemont Photo: Archives Métro

Les jardins communautaires du Plateau-Mont-Royal font face à un problème de manque d’espace. Pour obtenir une des 30 parcelles avec bacs du jardin Rivard, les citoyens doivent s’inscrire sur une liste d’attente et patienter de sept à dix ans. Quelles autres options s’offrent à eux?

«J’ai parlé avec une dame. Ça fait huit ans qu’elle attend et qu’elle renouvelle son adhésion pour obtenir un bac dans le jardin communautaire Rivard. Personne ne la contacte», déplore une citoyenne du quartier, Marie-Josée Hudon.

Cette dernière a même créé une pétition, qui compte maintenant 52 signatures, concernant l’accessibilité à cet espace.

Lors du dernier conseil d’arrondissement, une autre résidente du secteur s’est plainte de la situation. Selon Karine Rainville, le jardin communautaire Rivard est complètement inaccessible aux citoyens.

«Il est impossible d’obtenir un carré cultivable malgré des années passées sur une liste d’attente. Ce jardin n’a rien de communautaire. Il est pour le bénéfice exclusif d’un très petit groupe d’individus et est cadenassé toute l’année», reproche-t-elle aux responsables.

Attachés à leur lopin de terre

L’agriculture urbaine gagne en popularité d’une année à l’autre, reconnaît la conseillère de Ville du district De Lorimier, Marianne Giguère. Cela explique en partie pourquoi le temps d’attente est aussi élevé pour obtenir une parcelle dans le jardin Rivard (7 à 10 ans) ou dans l’un des trois autres jardins communautaires du Plateau-Mont-Royal.

Les gens possédant un espace y sont très attachés et des communautés se créent, mentionne-t-elle. Certains utilisent leur jardinet pour s’assurer une sécurité alimentaire. Très peu de personnes sont donc prêtes à abandonner leur parcelle.

Chaque arrondissement traite les demandes et gère les inscriptions. Celui du Plateau-Mont-Royal a récemment remis un mandat de recherche au Laboratoire sur l’agriculture urbaine de l’UQAM (AU/LAB), partage Mme Giguère. Avec les données obtenues, les élus vont chercher des solutions pour rendre l’agriculture urbaine et le jardinage communautaire plus accessible.

Processus

«Je ne suis pas surpris par la longueur des listes d’attentes vu l’engouement à l’endroit du jardinage et la rareté des parcelles; pour le jardin Rivard, on ne compte que 30 bacs d’où d’inévitables délais», souligne un membre du conseil d’administration du jardin Rivard, Matthieu Barré.

Toutefois, chaque année, trois nouveaux jardiniers sont accueillis à ce jardin en moyenne, confirme-t-il. En 2020, cela n’a pas été possible en raison de la pandémie, mais ce le sera cette année.

Dans l’ensemble des jardins communautaires du Plateau, lesquels comptent au total 379 jardinets, environ 10 à 15% des lots se libèrent chaque année. Les espaces disponibles sont attribués à des personnes figurant sur les listes d’attente.

D’autres options

Rosemont–La Petite Patrie a récemment adopté une nouvelle politique d’agriculture urbaine en collaboration avec AU/LAB. Celle-ci vise notamment à exploiter les espaces urbains encore peu utilisés pour que les intéressés puissent jardiner à moins de 500 m de leur domicile. Les toits d’immeuble, les cours arrières ou les parcs pourront être utilisés.

Dans ce même arrondissement, l’initiative citoyenne Partage ta terre jumèle les résidents ayant à leur disposition un espace cultivable avec des voisins souhaitant jardiner et qui n’ont pas accès à une terre.

Le Plateau pourrait suivre le pas et offrir des options similaires grâce à sa collaboration avec AU/LAB.

«Entre 37 et 43% de la population de Montréal dit profiter de l’agriculture urbaine. La majorité le fait à la maison», mentionne le président chez AU/LAB, Eric Duchemin.

Considérant les longues listes d’attente des jardins communautaires, les jardins libres sont une option que plusieurs arrondissements proposent, ajoute-t-il.

Même s’il peut paraître intéressant de posséder sa propre parcelle, une avenue très intéressante est celle du jardinage collectif, selon lui.

D’autre part, avec près de 8 500 parcelles sur son territoire, Montréal possède le plus grand programme d’agriculture urbaine municipale au monde, soutient M. Duchemin. La ville n’est donc pas à plaindre, mais la demande est très élevée.

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