Réaménagement prévu d’un site archéologique patrimonial à LaSalle
Le parc des Saints-Anges, un site archéologique patrimonial, situé sur le boulevard LaSalle, qui abrite notamment les vestiges de l’ancien fort de Lachine, aussi appelé fort Rémy, sera réaménagé par la Ville de Montréal dans les prochaines années.
Dans son Programme décennal d’immobilisations 2022-2031, la métropole a prévu 6,3 M$ pour le «réaménagement complet du site incluant principalement la conservation et la mise en valeur des vestiges».
«L’ensemble du concept d’aménagement vise à rappeler et célébrer la vocation première du site au cœur de l’ancien fort», explique Hugo Bourgoin, porte-parole de la Ville de Montréal, dans un échange de courriels. Il mentionne que ce sont les anciens bâtiments de l’église, du presbytère et de la salle des habitants qui devraient être mis davantage de l’avant dans le cadre de cette initiative.
Selon la Ville de Montréal, les travaux préparatoires d’archéologie et d’infrastructures souterraines pourraient débuter en 2024. D’ici là, les plans et les devis préliminaires et finaux du projet doivent encore être achevés.
Une partie des coûts de ce réaménagement sera déboursée par le ministère de la Culture et des Communications du Québec dans le cadre d’une entente sur le développement culturel de Montréal.
Lieu important de l’histoire montréalaise
Cette revalorisation du site archéologique classé en 1977 par le gouvernement provincial est vue d’un bon œil par les défenseurs locaux du patrimoine. «C’est un lieu important pour l’histoire de LaSalle, de Lachine et de Montréal», explique Denis Gravel, directeur de projets à la Société historique Cavelier de LaSalle.
L’historien rappelle que le fort Rémy, qui porte le nom du premier curé de la paroisse constituée en 1676, évoque l’organisation religieuse des premiers développements de la colonisation française sur le territoire québécois.
Dans l’aménagement actuel du parc laSallois, il est possible d’observer les fondations de l’église des Saints-Anges de Lachine, inaugurée en 1703, puis agrandie en 1784, ainsi qu’une réplique miniature de la chapelle en bois qui l’avait précédée. L’église de pierre fut détruite en 1869, à la suite du déménagement de la paroisse dans le Vieux-Lachine.
Le site comprend également des vestiges du noviciat Notre-Dame-des-Anges des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, construit en 1866 et démoli en 1942. On y trouve aussi des sépultures reposant dans d’anciens cimetières.
Valoriser le patrimoine archéologique
Outre la reconfiguration des voies ce circulations et de l’aménagement paysager du parc laSallois, la Ville souhaite également travailler à «la mise en œuvre d’une stratégie de diffusion des connaissances».
Si cette stratégie reste encore à être établie, le porte-parole de la Ville mentionne toutefois que les «éléments de diffusion des connaissances seront intégrés aux composantes d’aménagement». Il donne en exemple des textes gravés dans la pierre ou un découpage de textes dans des panneaux d’acier. L’éclairage du site devrait aussi permettre de favoriser le partage d’information sur les vestiges et leur importance.
Pour l’historien Denis Gravel, qui a participé aux discussions préliminaires sur le projet, il est important de valoriser ces traces de notre histoire collective.
Le patrimoine bâti est quasi absent à LaSalle, à cause de sa démolition dans les années 1950 à 1970. On doit au moins pouvoir conserver le patrimoine archéologique.
Denis Gravel, directeur de projets à la Société historique Cavelier de LaSalle.
«Quand on se rappelle un site comme celui-là, on peut mettre en lumière les dimensions militaires, religieuses, sociales et économiques du lieu. Il y a beaucoup de matériel à faire connaître», ajoute-t-il.
Le projet inclut également le réaménagement d’une bande riveraine située en face du parc, de l’autre côté du boulevard LaSalle. L’administration municipale souhaite ainsi «mettre en scène le fleuve et augmenter la canopée et la biodiversité du lieu grâce à la plantation d’essences nobles et indigènes».