Future école secondaire: des explications jugées non convaincantes
Les explications du Centre des services scolaires Marguerite-Bourgeoys (CSSMB) quant à son choix d’exclure les écoles primaires du Grand-Héron et Sainte-Geneviève Sud du territoire d’appartenance prévu de la future école secondaire de LaSalle, alors qu’elles sont toutes deux situées à près de 15 minutes de marche de celle-ci, n’ont pas convaincu les parents mécontents.
Dans une rencontre d’information, mercredi soir, le CSSMB a répondu aux nombreuses interrogations de parents résidents dans le quartier du Bronx en expliquant son choix d’exclure ces écoles primaires pour que le territoire proposé soit «viable pour 10-15 ans».
«Quand on fait un redécoupage, on veut s’assurer que ça va durer dans le temps, et pour ce faire, on doit prendre en compte les nouveaux développements et la croissance démographique dans l’arrondissement», a expliqué Nathalie Provost, directrice du Service de l’organisation scolaire au CSSMB, affirmant rechercher un équilibre entre l’occupation de la future école et Cavalier-De LaSalle, seule école secondaire de l’arrondissement.
«Si on ajoutait [les écoles primaires] du Grand-Héron et Sainte-Geneviève Sud, le territoire d’appartenance de la nouvelle école secondaire serait au maximum de sa capacité dès 2027-2028», a ajouté Mme Provost en montrant des prévisions.
La fonctionnaire a rappelé que le choix du territoire de l’école qui sera située au 1511, rue Lapierre a été «mûrement réfléchi pour privilégier les élèves à proximité de l’école». Selon le calcul du CSSMB, la proposition actuelle permettrait à ce qu’il y ait près de 90% d’élèves-marcheurs pour les deux écoles secondaires.
Mme Provost a aussi souligné que le choix de découper la carte en suivant les territoires des écoles primaires était justifié afin de «faciliter le passage entre le primaire et le secondaire». Dans certains secteurs du CSSMB, ce découpage est plutôt fait en se basant uniquement sur des limites géographiques.
Des explications peu convaincantes
De nombreux parents résidents dans le Bronx, et dont les enfants sont scolarisés aux écoles Sainte-Geneviève Sud et du Grand-Héron, affirment ne pas être satisfaits des explications fournies, malgré le fait que le plan de territoire soit encore provisoire.
«Je me sens démunie et déçue des réponses données hier. Je n’avais aucunement l’impression que le choix de territoire était consultatif hier, mais bien coulé dans le béton», déplore Nadia Lorenzo, une résidente du secteur.
Marie Joelle Johnson, dont le fils va à l’école Sainte-Geneviève et doit débuter le secondaire en 2023, est du même avis.
Nous avons eu une présentation qui donnait une impression de monologue, et où la discussion ne semble pas possible. J’ai l’intention de faire valoir mon point de vue au CE [conseils d’établissement] de l’école.
Marie Joelle Johnson, résidente du Bronx
«Je trouve que les statistiques présentées hier étaient questionnables, explique pour sa part Sylvain Rivard, qui habite sur la 1re Avenue. On compte les élèves de [l’école primaire] Laurendeau-Dunton habitant à l’ouest de l’Av. Dollard comme des marcheurs à la nouvelle école secondaire, alors qu’ils habitent à plus de 2 km et que l’école Cavalier de Lasalle est plus proche.»
M. Rivard affirme avoir contacté le conseiller d’arrondissement Benoît Auger, qui aurait accepté de les guider dans leur mobilisation pour faire modifier la proposition suggérée. Le groupe Facebook «Bronx à la Nouvelle École Secondaire LaSalle» a d’ailleurs été mis sur pied pour coordonner leurs actions en ce sens.
Demande de choix d’écoles
Lors de la rencontre d’information, la CSSMB a tenu à rassurer les parents en indiquant que des demandes de choix d’école pourraient toujours être présentées si des places sont toujours disponibles.
Toutefois, dans le cas où il n’y aurait plus de places pour les élèves prioritaires du territoire d’appartenance, les élèves actuels qui n’y résident pas seraient redirigés vers leur école de quartier, a nuancé la directrice du Service de l’organisation scolaire.
De plus, alors qu’une priorité serait accordée pour la fratrie, la proximité géographique avec la future école n’est, pour le moment, pas un élément qui favorisera l’acceptation d’une demande de choix d’école, a indiqué le centre de services scolaires.