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Le dévouement d’un Guinéen pour améliorer la vie des personnes à mobilité réduite à Montréal

Le cofondateur et directeur général de l’organisme Handicap Action Intégration, Mody Maka Barry, consacre son temps et ses ressources depuis onze ans à aider les personnes handicapées et à mobilité réduite à découvrir leur force intérieure et à développer leur plein potentiel.

«Ayant des limitations physiques moi-même, je connais bien leurs problématiques. C’est pour ça que je me donne à 100% afin d’améliorer leur vie et les aider à briser l’isolement», dit le père de famille originaire de la Guinée.

Avec une détermination inébranlable, M. Barry mène diverses actions pour favoriser la participation des personnes en situation de handicap au développement économique, social, culturel et communautaire de la société québécoise, en plus d’occuper un emploi à temps plein comme représentant service à la clientèle à la Banque Nationale et d’assumer ses responsabilités familiales.

Encourager l’autonomie

À travers les différents services offerts par son organisme, depuis 2012, M. Barry promeut leur intégration sociale et professionnelle en établissant des partenariats avec des organismes et des employeurs de l’arrondissement de LaSalle.

Quand on parle des personnes handicapées, on parle souvent de leurs besoins, mais très peu de ce qu’elles sont capables de faire pour contribuer au développement de la société.

Mody Maka Barry, Guinéen établi au Québec depuis 2001

«Par le biais de l’intégration à l’emploi et l’engagement social, nous pouvons jouir d’une vie saine et accomplie. C’est motivant de pouvoir être autonome et de sortir de chez toi pour aller travailler, étudier, faire du bénévolat ou voir des gens», dit le quinquagénaire, qui se réjouit de pouvoir servir plus de 200 membres de Handicap Action Intégration et de compter sur le soutien de son député provincial Frédéric Beauchemin, qui accompagne les actions de l’organisme.

Créer les bonnes conditions

M. Barry est convaincu que la création de conditions favorables à l’intégration des personnes en situation de handicap et à mobilité réduite à la société joue un rôle essentiel dans leur épanouissement et leur réalisation personnelle et professionnelle.

Nos besoins ne se limitent pas à avoir de la nourriture et une place pour dormir. On a aussi besoin de s’épanouir.

Mody Maka Barry

Que ce soit à travers du référencement, des cafés-discussion sur l’emploi et des offres de stage et d’engagement social, il tient à favoriser leur participation dans le marché de l’emploi et dans la communauté.

Depuis plusieurs années, M. Barry organise également des cliniques d’impôt à domicile pour les membres d’une dizaine de résidences pour personnes âgées et à mobilité réduite à Montréal. «Je fais les déclarations d’impôt de près de 200 personnes à faible revenu qui occupent un logement subventionné et qui ne peuvent pas se déplacer», souligne-t-il avec fierté.

Mody Maka Barry est fier d’avoir reçu la reconnaissance de l’Assemblée nationale et de Bénévolat Québec. Photo : Karla Meza, Métro

Faire tomber les barrières

Accordant une grande importance à la participation des personnes en situation de handicap dans les décisions liées au développement de son arrondissement, M. Barry s’est lancé comme candidat aux élections du conseil de LaSalle en 2013 dans les rangs de Projet Montréal. Puis, comme candidat indépendant aux élections de 2017.

On n’est pas assez représentés actuellement. Il faut que les conseils d’administration consultent et impliquent davantage de personnes handicapées dans les projets pour arriver à changer les choses.

Mody Maka Barry, président du Conseil des Guinéens du Canada

Il soulève, entre autres, les nombreux enjeux auxquels font face les personnes à mobilité réduite pour pouvoir se déplacer à Montréal. «Les personnes handicapées ont des rêves comme tout le monde, mais les barrières qu’elles rencontrent pour les réaliser sont énormes.»

Améliorer l’accessibilité universelle au transport

Les contraintes du transport adapté et l’inaccessibilité à plus de la moitié des stations du métro du réseau de la Société de transport de Montréal (STM) représentent le principal défi pour les personnes en fauteuil roulant, comme M. Barry.

S’il arrive à se débrouiller depuis quelques années pour se déplacer de façon autonome en conduisant son auto adaptée, il insiste sur le besoin de redoubler les efforts gouvernementaux pour réduire ou éliminer les obstacles qui briment la capacité des personnes avec des limitations physiques à participer pleinement à la société.

«Avoir des moyens de mobilité est très important parce ça nous rend indépendants, lance-t-il. En hiver, on peut attendre l’autobus longtemps et quand il arrive, parfois la rampe ne fonctionne pas. C’est très difficile de rester là dans le froid à attendre le prochain autobus.»

À l’heure actuelle, seulement 25 stations de métro sur les 60 qui font partie du réseau de la STM sont munies d’ascenseurs. Le programme Accessibilité universelle de l’organisme prévoit rendre accessibles cinq stations de plus d’ici 2025. «Il faut continuer à faire de la sensibilisation pour arriver à bâtir une société plus inclusive. Notre indépendance n’a pas de prix», conclut M. Barry.

Ce texte a été produit dans le cadre de L’Initiative de journalisme local.

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