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La famille Fuh-Cham expulsée vers le Cameroun

Malgré une pétition de 2000 noms et de nombreuses interventions de la députée Hélène LeBlanc, la famille d’Hilary et Yvette Fuh-Cham, formée de leurs trois enfants, a été expulsée vers le Cameroun le 11 octobre.

Le couple craignait d’être persécuté en raison de sa religion et avait peur que leurs filles soient forcées à des mutilations génitales (excision) au Cameroun.

Leur dernière demande de sursis d’expulsion a été refusée par le juge Simon Noël, de la Cour fédérale, qui a soutenu n’avoir aucune preuve des risques encourus par la famille en rentrant dans leur pays d’origine.

À deux reprises, les demandes de statut de réfugié de la famille Fuh-Cham ont été refusées par le Canada, et la famille a aussi été confrontée à deux refus de demandes de résidence pour des raisons humanitaires.

Pourtant, la famille habitait le Canada depuis sept ans, deux de leurs enfants y sont nés, le couple travaillait et payait des impôts, et les enfants fréquentaient l’école.

Tristesse et déception

La députée de LaSalle-Émard, Hélène LeBlanc, pressait le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, d’agir pour empêcher la déportation de la famille.

«C’est avec tristesse que j’ai appris le résultat de l’audience devant la Cour fédérale, a déclaré Mme LeBlanc. Malgré un dossier solide de demande de résidence pour causes humanitaires et le soutien de la communauté de LaSalle, le tribunal a délivré un verdict négatif, en se basant sur une demande d’asile initiale présentée il y a plus de sept ans. Je suis consternée par la décision de Citoyenneté et Immigration Canada d’expulser une famille bien établie avec de solides raisons pour des causes humanitaires», a ajouté la députée.

La famille Fuh-Cham était très active au sein de la Paroisse St-John Brébeuf et de l’association Cameroon Goodwill de LaSalle.

Rejoint par Le Messager, le curé Gérard Martineau, de la paroisse St-John Brébeuf, s’est dit attristé de l’expulsion. «C’est une grosse perte pour nous et une déception face au système. Le juge a fait sa job et a appliqué la loi. Malheureusement, appliquer la loi bêtement, c’est correct, mais il faut avoir un peu de compassion, et je trouve qu’il n’y en a pas eue».

Le curé Martineau explique qu’Hilary, le père, a fondé la chorale africaine, qu’il était lecteur et appartenait au comité de liturgie. Son épouse faisait partie de la chorale et s’occupait des enfants pour l’enseignement religieux. Les deux filles aînées étaient servantes de messe et inscrites à l’enseignement religieux.

«La famille représentait un très beau lien entre la communauté africaine et nous. On va travailler pour qu’elle puisse revenir le plus vite possible. Je ne sais pas combien de temps ça peut prendre, mais il y a des possibilités qu’elle soit de retour un jour», de conclure le curé Martineau.

Il y a quelques semaines, plus de 200 personnes avaient pris part à un rassemblement d’appui à la paroisse St-John Brébeuf.

Avant de venir au Canada, la famille refusait de se conformer à certaines mœurs traditionnelles de leur village de Weh, au Cameroun.

Au moment d’aller sous presse, tant le bureau de la députée Hélène LeBlanc que la paroisse St-John Brébeuf étaient toujours sans nouvelles de la famille, qui pourrait se trouver dans le secteur de Yaoundé, la capitale politique du Cameroun.

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