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Une cour d’école pour les enfants autistes et déficients

Photo: Collaboration spéciale

La cour du nouvel édifice de l’école John-F.-Kennedy ressemble aux autres, mais la différence est dans les détails. Dans cet univers destiné aux élèves autistes ou déficients du primaire, tout est en place pour répondre aux besoins de stimulation sensorielle et développer la motricité globale. Un aménagement qui a coûté 60 000$ à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.

Un module propose divers stimulus auditifs. Par exemple, un tube qui, lorsqu’on le tourne, fait entendre le son du sable qui dégringole. «Le rapport de cause à effet n’est pas évident pour ces enfants. Ils doivent découvrir que ce sont eux qui produisent le bruit», explique la directrice Myriam Lemire.

Tout à côté, des balançoires en forme de grosses soucoupes, conçues pour que deux ou trois enfants puissent y monter et interagir. «Apprendre à socialiser avec un pair est un enjeu pour les élèves autistes» poursuit la directrice.

Un petit camion de pompier est monté sur des ressorts. Une simple pression provoque un effet de balancier, pour le plus grand bonheur des jeunes.

La cour d’école a été pensée de A à Z pour répondre aux besoins des enfants. Un des défis d’un enfant autiste est d’évoluer dans divers milieux d’apprentissage.

«Par exemple, on a un petit mur d’escalade au gymnase avec des pieds d’escalade et on s’est assuré que dans un module de la cour, on retrouve les mêmes pas pour que l’enfant réalise la technique qu’il apprend en gymnase», explique Myriam Lemire

«Au début de l’année, les élèves ne savaient pas comment s’amuser dans ce parc qu’ils ne connaissaient pas. Regardez-les aujourd’hui», ajoute Mme Lemire, fière des exploits de ses protégés.

Nouveau pavillon spécialisé
Devant une hausse du nombre d’élèves, l’école spécialisée John-F.-Kennedy de Beaconsfield, qui existe depuis une cinquantaine d’années, s’est dotée de ce nouvel édifice de l’avenue Bélanger.

Le pavillon accueille 58 enfants de 4 à 10 ans du territoire de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB). «Le diagnostic pour 80% de nos élèves en est un de trouble du spectre de l’autisme. Pour les autres, c’est déficience intellectuelle moyenne à sévère», soutient la directrice.

L’édifice de la CSMB abrite une clinique d’orthophonie et de psychologie et des locaux qui étaient vides ont été reconvertis pour accueille cette nouvelle clientèle.

Cette section compte un personnel de 38 employés de tous les types de postes. «On a trois adultes pour un groupe de six à huit enfants, en plus de deux éducatrices spécialisées sur le plancher», précise la directrice.

Chaque minute compte
Dans l’école, tout est adapté. «À quatre ans, s’ils sont en milieu spécialisé, c’est qu’ils sont incapables de suivre le programme régulier. On évalue le développement de chaque élève, tant langagier que social ou pour l’autonomie, et on monte un programme pour chacun», explique Mme Lemire.

Les enfants ont le même nombre de minutes d’enseignement que d’autres écoles, mais l’horaire est condensé, de 9h à 14h30. Chaque minute compte pour l’autonomie, ne serait-ce que pour le transport scolaire spécialisé.

«Au dîner, les autistes ont ce qu’on appelle des rigidités alimentaires. «On essaie de faire de la désensibilisation pour enlever ces rigidités et les rendre plus autonomes à la table», explique Myriam Lemire.

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