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Un nouveau coup dur pour les bars et restaurants

restaurants bars
Photo: Zoé Magalhaès / Métro Média

Comme ils le redoutaient, les propriétaires de bars et de restaurants devront fermer leurs portes dès jeudi. Sur le Plateau-Mont-Royal et dans Rosemont-La Petite-Patrie, les inquiétudes sont vives.

Montréal étant désormais en zone rouge à cause d’une forte hausse des cas de Covid-19, les bars et restaurants de la métropole devront demeurer fermés tout le mois d’octobre.

Pour plusieurs, déjà lourdement affectés par la première vague, cette décision semble «injuste» et «décevante» alors que peu d’éclosions ont eu lieu dans les bars restaurants.

«La police est venue nous voir deux fois pour s’assurer que les règles étaient respectées et ils nous ont félicités. On a eu aucun cas de Covid, donc je trouve ça plate de devoir fermer», déplore ainsi Nicolas Rochette, propriétaire du restaurant Bungalow situé sur l’avenue du Mont-Royal.

Comme lui, plusieurs autres restaurateurs et tenanciers de bars sont dans l’incompréhension.

«Je trouve ça ridicule un peu, témoigne Karl Leblanc, propriétaire du restaurant Chez Victoire, situé non loin de là. Le restaurant est une zone protégée où les règles sont respectées. Mais puisqu’on a pas le choix, on s’adaptera au jour le jour.»

Faire face à l’impasse

Afin de surmonter cette nouvelle fermeture obligatoire, M. Leblanc va se tourner de nouveau vers la vente à emporter et la livraison, comme de nombreux restaurateurs. C’est aussi le cas du restaurant Rose Ross situé sur la Promenade Masson qui organise son propre système de livraison.

«On va repartir les plats à emporter. On est justement en train de revoir notre menu», explique la propriétaire Myriam Pelletier qui veut rester positive.

Pour les bars en revanche, la patience semble être la seule option.

«On est un peu pieds et poings liés. Si on nous autorisait, on pourrait faire des cocktails à emporter. Mais là, on a pas d’autre choix que d’attendre», témoigne Raphaël Léger, co-propriétaire des deux bars Chez Baptiste et du bar Le Nestor.

De même, pour certains restaurateurs, la vente à emporter n’est pas forcément une option viable.

«Le take-out peut permettre de continuer l’activité, mais il ne faut pas se faire d’illusion, ça ne suffit pas pour survivre sur le long terme. Les services de livraison sont payés sur la marge du restaurateur qui gagne seulement le minimum du minimum», souligne d’ailleurs Kheir Djaghri, directeur de la Société de développement commercial (SDC) Promenade Masson.

Une aide financière indispensable

Ce que demandent les restaurateurs, tenanciers de bars et les SDC pour passer au travers de la crise, c’est une aide financière directe qui permettra de payer les frais fixes. Tous sont unanimes : une aide sous forme de prêt comme celle reçue au printemps ne fera que les endetter encore plus.

«On espère qu’une aide financière directe sera rapidement mise en place. Un autre prêt serait inacceptable et il n’aiderait pas les commerçants déjà endettés», insiste Mike Parente, directeur de la SDC Plaza St Hubert.

En plus des prêts qu’ils remboursent déjà actuellement, les bars et restaurants ont aussi dépensé des milliers de dollars pour équiper leurs employés et adapter leurs salles aux mesures sanitaires.
À cela s’ajoutent tous les frais fixes comme le loyer, mais aussi des pertes de stock dues à la fermeture ordonnée par le gouvernement.

«Ça prend une aide importante du gouvernement si on ne veut pas mettre en péril toute une industrie. On n’est pas responsables de cette deuxième vague. Il faut que le gouvernement se montre à l’écoute», espère M. Léger.

Ce qu’ils ont dit

«Une artère commerciale c’est un écosystème avec des commerces de détail, des restaurants, des cafés et des bars. Les difficultés vécues par les uns ont forcément des conséquences sur la santé commerciale des autres.» – Mike Parente, directeur de la SDC Plaza St Hubert

«Malgré un très bon été, les commerçants sont fragilisés depuis la première vague. Il n’ont pas pu récupérer encore toutes les pertes qu’ils ont subi pendant les mois de fermeture. C’est une épreuve majeure qu’ils vont subir de nouveau.» – Claude Rainville, directeur de la Société de développement de l’Avenue du Mont-Royal

«Ça va être difficile pour tout le monde, mais peut-être encore plus pour les bars qui n’ont aucune alternative pour continuer leur activité. Si la fermeture devait durer plus de 28 jours, on est sûr d’avoir des fermetures définitives.» – Jean-Éric Delarosbil, directeur de la SDC Petite-Italie Marché Jean-Talon

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