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À peine ouvert, le Norest éteint ses fourneaux pour 28 jours

Portrait des copropriétaires du restaurant Le Norest Rémi Lemieux et Justin petitclerc
Les copropriétaires du restaurant, Le Norest Rémi Lemieux et Justin Petitclerc Photo: Sébastien Rioux/Métro

Installés dans leur local du boulevard Saint-Laurent depuis quelques semaines, les jeunes associés du restaurant Le Norest accusent difficilement le coup de la fermeture temporaire ordonnée par Québec pour endiguer la pandémie de COVID-19.

«On avait prévu l’ouverture du Norest avant la pandémie», raconte Rémi Lemieux au sujet de l’inauguration de son restaurant dans lequel il a investi toutes ses économies.

Mais en mars, confinement oblige, la grande ouverture a dû être repoussée. En fait, ce n’est que le 2 septembre que l’établissement pouvant accueillir 26 personnes à table et 14 au bar, a enfin pu ouvrir officiellement ses portes.

Et puis, moins d’un mois plus tard, nouvelle tuile. L’annonce du passage de Montréal en zone rouge force les entrepreneurs à éteindre leurs fourneaux. «On savait qu’une deuxième vague s’en venait, mais on se retrouve à ne pas avoir de plan», explique le restaurateur.

Devant une fermeture forcée, le duo de restaurateurs n’avait pas prévu un service de plats à emporter, comme bien d’autres ont choisi de le faire, mais plutôt de mettre en place un système de chef à domicile.

Or, l’interdiction de visite à domicile annoncée par le premier ministre Legault leur a «coupé l’herbe sous le pied».

Un secteur qui souffre

«C’est très difficile d’ouvrir un restaurant en ce moment et ce n’est peut-être pas nécessairement la meilleure idée», confirme David Lefebvre, vice-président affaires fédérales et Québec pour Restaurant Canada. Sans compter que la COVID-19 rajoute des coûts d’équipements. Quelque 80 000$ en moyenne pour les restaurants de 80 places, selon M. Levebvre. «Pour ouvrir un restaurant aujourd’hui, les coûts sont beaucoup plus considérables.»

«La seule façon de permettre aux restaurants de survivre, c’est de leur permettre de rester ouverts.» – David Lefebvre, vice-président affaires fédérales et Québec pour Restaurant Canada

Financièrement, au Norest, «ça risque d’être le plus dur mois», pense Rémi Lemieux. Les associés ont mis leurs économies dans le restaurant, «plusieurs centaines de milliers de dollars».

Le duo de restaurateurs se trouve tout de même chanceux. «On n’a pas ouvert gros, on n’a pas d’employés», relate M. Lemieux. La chance a aussi frappé lorsque le gouvernement fédéral a débloqué le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes.

«Ça nous a aidés, surtout dans un restaurant qui fait bar. Dès que t’as le mot « bar », personne ne veut te prêter de l’argent, là on a pu avoir ce prêt [grâce] à la COVID».

Toutefois, Rémi Lemieux espère que les gouvernements réitèreront les programmes d’aide. «On n’a plus la PCU, on n’a pas d’argent qui va rentrer», témoigne-t-il.

«On peut trouver des mesures d’atténuation, c’est nécessaire, mais à moyen long, termes, les restos vont mourir, c’est illusoire de penser que les aides sont suffisantes», alerte David Lefebvre.

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