Des vestiges archéologiques trouvés au Jardin Notman
Des fouilles archéologiques réalisées au Jardin Notman en décembre ont menées à la découverte d’un ensemble d’artéfacts témoins de l’occupation de ce lieu au 19e siècle. Leur analyse permettra de mieux comprendre le mode de vie d’antan.
Localisé sur l’ancienne terrasse de Montréal, le long de la rue Sherbrooke et à proximité de l’ancien sentier dit «Des Sauvages» près du boulevard Saint-Laurent, le jardin Notman présente un fort potentiel archéologique.
Occupé par les sulpiciens dès 1717, ce secteur a accueilli des générations d’agriculteurs au 18e siècle puis des membres de la bourgeoisie montréalaise au 19e siècle. Quatre grands érables, toujours présents sur le site du Jardin Notman, ont été plantés lors de cette dernière occupation, qui assista également à la construction de la maison William-Notman.
«Avant même que la Ville ne fasse l’acquisition du jardin Notman en 2018, le Conseil du patrimoine de Montréal (CPM) avait déjà reconnu le fort potentiel historique, paysager et archéologique du site», explique Nafissa Fellah, chargée de communication à la Ville de Montréal.
Du 30 novembre au 10 décembre, les archéologues de la firme Arkeos mandatée par l’arrondissement ont creusé manuellement 16 fosses qui leur ont permis de recueillir une dizaine d’objets enfouis dans le sol, tous témoins de l’occupation du Jardin au 19e siècle.
Il s’agit plus précisément de vaisselle (terre cuite fine blanche et terre cuite commune), de bouteilles (verre incolore et vert foncé), de restes de repas (ossements de boucherie, coquille d’huîtres), de quincaillerie (clous forgés et découpés, vitre) et de quelques menus-objets (pierres à fusil, billes, boucle en métal cuivreux, cornillons de bovidés).
Aucun artéfact autochtone n’a été retrouvé. «Ça ne veut pas dire qu’ils n’ont pas vécu ici, mais qu’on n’a pas cherché au bon endroit. C’est difficile, car ils vivaient dans des camps de base ou des haltes de chasse, avec peu d’objets», explique François Belanger, archéologue à la division du Patrimoine de la Ville de Montréal, qui a supervisé le projet.
La firme Arkeos doit désormais analyser ces objets et produira un rapport détaillé de ces fouilles d’ici la fin de l’année 2021.
«Les conclusions de ces analyses vont nous en apprendre plus sur le mode de vie de nos prédécesseurs, sur les variétés végétales qui poussaient là, et aussi permettre de réaménager le jardin en s’inspirant de sa configuration d’époque», dit François Belanger.
Ce projet est financé par la Ville de Montréal et le Ministère de la Culture et des Communications dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de Montréal 2018-2021.
«Ce site est important au niveau historique, car situé sur la terrasse de Montréal. Il est le témoin des occupations amérindiennes les plus anciennes.» – François Belanger, archéologue à la division du Patrimoine de la Ville de Montréal
@BV:Quelques pièces trouvées durant les fouilles du Jardin Notman. On constate que ses habitants du 19e siècle mangeaient des huîtres. <@CP>/Gracieuseté Ville de Montréal<@$p>