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Zone Lenteur sur les artères piétonnes : les cyclistes doivent s’adapter

Des piétons et de cyclistes circulant sur la zone piétonnière de l’avenue du Mont-Royal. Photo: Dominic Gildener/Métro Média

Le projet pilote Zone Lenteur permet aux cyclistes de circuler à vitesse réduite sur les rues piétonnes. Si la Société de développement commercial (SDC) de l’avenue du Mont-Royal estime que cette initiative permet cet été une meilleure cohabitation sur l’artère, des citoyens constatent que certains cyclistes n’ont pas encore saisi le message.

«C’est beaucoup mieux que l’année passée», soutient le directeur général de la SDC de l’avenue du Mont-Royal, Claude Rainville.

À la base, l’initiative est née d’une réflexion des SDC de l’avenue du Mont-Royal et de la rue Wellington à la suite de l’été de piétonnisation en 2020. Les deux camps ont constaté que trop de cyclistes circulaient rapidement sur les rues piétonnes, mettant en danger la sécurité des piétons, et ce, malgré les interdictions.

Avec la Zone Lenteur, ils espéraient changer cela en invitant les gens se transportant à l’aide d’un vélo, d’une trottinette, d’une planche à roulettes ou de patins à roues alignées, à réduire leur vitesse ou encore à marcher à côté de leur bicyclette lors des périodes de fort achalandage. L’important était de donner la priorité aux piétons.

L’achalandage, qui est calculé avec des compteurs, est similaire à celui de l’année dernière. Les cyclistes représenteraient environ 10% des gens empruntant la rue piétonne du Plateau.

Opinions mixtes

Métro/Le Plateau s’est rendu sur l’avenue du Mont-Royal le mercredi 14 juillet entre 16h et 17h30.

Si la majorité des cyclistes semblent respecter les règles, certains filent à vive allure, passant très rapidement à côté des piétons.

«Je trouve que les gens roulent quand même lentement. Je n’ai vu personne déranger les autres», mentionne Alois, un passant croisé sur l’artère. Une opinion partagée par son amie Camilia.

Steven, un résident du quartier, a récemment été frôlé par deux cyclistes qui roulaient « extrêmement vite ». Malgré cela, il trouve que dans l’ensemble, les règles sont respectées.

Brigitte, une résidente du quartier qui se déplace en fauteuil roulant, affirme qu’une rue piétonne ne devrait qu’être accessible aux piétons.

«C’est dangereux. J’ai passé proche de me faire frapper un couple de fois par des gens à vélo qui vont tellement vite. Parfois, il y a même des motos électriques qui passent. En plus, il y a des enfants qui circulent. Les gens ne sont pas assez prudents», partage-t-elle.

Nazim, qui se promène très souvent sur l’avenue, affirme avoir été témoin d’une collision.

«J’ai vu un gars sur sa planche à roulettes qui descendait une pente et qui a seulement aperçu un homme aîné qui marchait à la dernière seconde. Il a lancé sa planche sur le côté et lui est rentré dedans. Les deux sont tombés au sol», soutient-il.

Carole Lacroix, une ancienne citoyenne du secteur, ne veut pas mettre tout le monde dans le même sac, mais elle trouve que plusieurs cyclistes n’ont aucun respect pour les piétons.

«C’est une minorité d’entre eux qui roulent vraiment lentement et qui font attention. Il y en a trop qui se foutent complètement des arrêts et ne respectent pas les codes de la route. Ils sont rois et maîtres. Ça ne change pas malgré les consignes», suggère-t-elle.

Mélina et Mariam, deux passantes, aiment le concept, mais elles apprécieraient si l’ensemble des usagers faisaient plus attention.

Sensibilisation et communication

Des membres de la Coalition mobilité active Montréal se sont récemment rendus sur la zone piétonnière de l’avenue du Mont-Royal pour faire de la vigie à deux endroits pendant quelques heures. Ils ont fait des observations et ont cherché à faire de la sensibilisation auprès des cyclistes.

Les bénévoles de la coalition considèrent qu’environ 8% à 10% des cyclistes respectent plus ou moins les règles. Sur la rue Wellington, à Verdun, ce chiffre se situe à 7%.

«Quatre-vingt-dix pour cent des gens qui se conforment aux normes pour un projet pilote, on considère que ce n’est pas si mal. On espère qu’avec le temps, plus de gens vont comprendront la façon dont il faut se comporter sur les rues piétonnes. On aimerait passer de 90% à 93% l’année prochaine», exprime le porte-parole de la Coalition mobilité active Montréal, Daniel Lambert.

En faisant un tour sur l’avenue, accompagné de policiers, il y a peu de temps, M. Rainville s’est fait approcher par des cyclistes qui se demandaient s’ils avaient le droit de circuler sur la rue piétonne. D’autres ne sont pas au courant de la mise en vigueur de la Zone Lenteur

«Il faut maintenir un effort de communication pour expliquer aux gens qu’on favorise une saine cohabitation», croit-il.

«Si l’on regarde sur les médias sociaux et que l’on compare avec les commentaires qu’on recevait l’année passée, il y a beaucoup moins de plaintes par rapport aux vélos», déclare-t-il.

Le DG de la SDC de l’avenue du Mont-Royal se dit satisfait des résultats jusqu’à maintenant bien qu’il aimerait voir de l’amélioration. Aucun incident digne de mention ne lui a été rapporté. Il confirme tout de même que plusieurs livreurs circulent trop vite.

Le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) n’est pas en mesure de remettre des amendes puisqu’il n’y a pas de limite de vitesse précise. Ils sensibilisent toutefois les cyclistes qui roulent à un rythme excessif.

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