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Recyclage à la Place Versailles: bientôt de la récupération pour la clientèle

Photo: (Photo: Flambeau de l'Est – Delphine Bergeron)

Confrontée à un nombre croissant de plaintes concernant l’absence de récupération des matières recyclables, la Place Versailles entamera sous peu un début de virage vert en récupérant papier, plastique, métal et verre.

Plus d’une douzaine de plaintes ont été communiquées à l’équipe administrative de la Place Versailles depuis janvier, selon sa directrice générale, Élizabeth Payne, qui ajoute que certains employés ont même été les cibles de cris et de menaces.

«Les gens sont passionnés, il faut essayer de les comprendre, ce n’est pas parce qu’ils sont méchants, a-t-elle dit. Je comprends que les gens voudraient jeter leur bouteille d’eau ou leur canette dans un bac de recyclage, c’est normal», assume madame Payne.

C’est la compagnie TTI Environnement qui s’occupera de la collecte des matières recyclables. Celle-ci devrait commencer dans les prochaines semaines.

«On a déjà les conteneurs sur place; il reste à identifier les points cibles, remplacer les vidanges et entraîner l’équipe d’entretien», explique la directrice.

C’est une bonne nouvelle pour Marie-Ève Côté, une cliente de la Place Versailles qui s’y promène régulièrement avec sa mère et son bébé. «Je rapporte ma conserve à la maison, je ne veux pas la mettre dans la poubelle», a-t-elle expliqué.

Il peut paraître surprenant qu’un système de récupération des matières recyclables ne soit pas encore mise en place dans un centre commercial d’envergure comme la Place Versailles.

Aux Galeries d’Anjou, par exemple, la récupération des matières recyclables est offerte au public depuis neuf ans. De plus, l’aire de restauration offre la collecte des matières compostables, et même des liquides. À l’affût de l’amélioration de ce service, sa direction a affirmé vouloir retravailler l’identification des bacs.

«Certains clients nous ont indiqué avoir éprouvé de la difficulté à comprendre quoi jeter, et où», a répondu une porte-parole.

Le compostage n’est pas prévu, à court terme, à la Place Versailles. «Nous n’avons pas assez de volume», explique la directrice, les restaurateurs s’occupant de leurs propres déchets organiques. Ils sont d’ailleurs soumis à des règles strictes du ministère de l’Alimentation du Québec (MAPAQ); ils doivent conserver leurs déchets organiques dans une chambre froide et avoir recours à un service de disposition. «Si les lois changent et que les ordures alimentaires de mes locataires doivent être disposées dans les miennes, ça va changer la donne», soutient Élizabeth Payne.

L’emplacement des nouveaux réceptacles à déchets et à recyclage est présentement à l’étude. Les endroits achalandés, comme les entrées à proximité du métro, seront favorisés. Il y a 16 accès à la Place Versailles, et chaque nouvelle poubelle coûte 1600$. Sur une superficie de 1,1 million de pieds carrés, il y a une poubelle à tous les 15 pieds.

Les avantages économiques du recyclage
Responsable du développement durable à l’école des Hautes Études Commerciales (HEC), Jean-Michel Champagne, est aussi membre du comité de gestion technique intégré de l’association des propriétaires d’immeubles BOMA Québec. Il soutient qu’au-delà de la portée environnementale, les gestionnaires de centre d’achat ont un intérêt économique à se munir de système de récupération des matières recyclables et de compostage.

«Au Québec, nos déchets sont envoyés à l’enfouissement» explique-t-il. Bientôt à pleine capacité, les coûts pour disposer des déchets dans les sites d’enfouissements risquent d’augmenter. «Socialement, c’est devenu inacceptable d’ouvrir des nouveaux sites d’enfouissement», souligne-t-il.

En plus des portées environnementales des collectes de matières recyclables, les centres commerciaux ont avantage à s’adapter à cette nouvelle réalité. «Si on ne le fait pas, ça va être une explosion des coûts d’enfouissement, des redevances, et ceux qui auront pris du retard vont se faire rattraper par les coûts», émet le praticien.

« Il y a le raisonnement environnemental, c’est la bonne chose à faire, mais il y a aussi le raisonnement économique et social, où on ne peut plus se permettre de gérer et de tout enfouir comme on le faisait avant. On atteint notre pleine capacité sous peu.» – Jean-Michel Champagne, BOMA Québec

Il soutient qu’en adressant le changement maintenant, les gestionnaires ont le temps de s’adapter et de se «tricoter» une solution selon leurs besoins. Selon lui, ça prend entre trois et cinq ans pour implanter un système de récupération des matières recyclables et de compostage.

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