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Un livre sur l’autisme pour mieux accepter les différences

Photo: Nicolas Ledain / TC Media

Avec son livre Dans la tête de mon fils autiste, Daria Klanac espère faire changer les mentalités sur la perception des personnes atteintes de troubles mentaux. Cette résidente de Hochelaga-Maisonneuve veut notamment sensibiliser en milieu scolaire.

Pendant près de trente ans, Daria Klanac a vécu dans l’inconnu face aux souffrances de Nick, l’un de ses quatre enfants. Ce n’est qu’à 29 ans que son fils a été diagnostiqué d’un trouble du spectre de l’autisme, après avoir subi moqueries et sévices dans ses différents établissements scolaires durant son enfance.

«Mon garçon avait un haut niveau intellectuel, donc c’est parfois difficile à diagnostiquer, surtout à l’époque. C’était un enfant isolé qui ne regardait pas dans les yeux, qui n’aimait pas être touché, qui paniquait quand on lui lavait les cheveux. À l’école, la socialisation ne se faisait pas du tout, ça a été un calvaire», se souvient cette résidente de Hochelaga-Maisonneuve.

Insultes et violences physiques ont été le quotidien du jeune Nick qui était le bouc émissaire de ses camarades de classe en raison de ses difficultés à communiquer. Il a même été jeté dans une poubelle durant son adolescence, mais ne parvenait pas à verbaliser sa détresse à la maison et se murait dans son silence.

«On est tous un peu différents, même les gens normaux. Il faut discuter plutôt que de se moquer.»
Daria Klanac.

Ce n’est que par bribes et stratagèmes que Daria Klanac a réussi à retracer le parcours difficile de son fils qu’elle raconte dans son livre Dans la tête de mon fils autiste aux éditions La semaine.

«Je lui demandais de m’écrire ses souvenirs. À un moment je lui ai demandé de me raconter ce qu’il a vécu dans un centre de loisirs. Il a rédigé cinq pages dans lesquelles il exprimait une colère terrible. Il ne dévoile pas ses sentiments, même maintenant, mais il écrit», explique Mme Klanac.

Cette délivrance ne s’est pas faite que par les mots puisque Nick a aussi trouvé un exutoire dans le dessin. Passionné plus jeune par cette pratique qu’il avait délaissée, il a réussi à reprendre progressivement sous l’incitation de sa mère qui l’a poussé à dessiner des visages. Daria Klanac a emmagasiné une collection de plus de 500 portraits d’inconnus et certains sont imprimés dans son livre.

Acceptation
Au-delà du simple récit d’expérience, Daria Klanac publie ce livre pour encourager à l’acceptation des différences. Elle espère notamment le présenter dans des établissements scolaires afin de délivrer son message de tolérance.

«J’aimerais que les jeunes le lisent. Il faut faire attention avec ceux qui sont différents et ne pas les rejeter. Il y a une éducation à faire. Mon fils a souffert de cela et sa famille aussi et ce sont des choses que l’on peut éviter», estime l’écrivaine.

Mme Klanac souhaite aussi promouvoir ce message plus largement au sein de sa communauté et faciliter l’intégration des personnes souffrant de déficience intellectuelle ou d’autisme. Âgé aujourd’hui de plus de 40 ans, Nick a finalement franchi certains obstacles pour réussir cette intégration. Il vit désormais seul, a appris à organiser son quotidien et a même trouvé un travail.

Le livre Dans la tête de mon fils autiste est notamment en vente à la librairie Bertrand, Foucher, Bélanger sur la rue Hochelaga.

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