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Mesures sanitaires: des propriétaires résignés dans Hochelaga

C'est bien Élise Bellerose.
La propriétaire d’Antidote, Élise Bellerose, s’attendait que les restaurants soient fermés à Noël. Photo: Jason Paré/Métro Média

Résignation. C’est sans doute le meilleur mot pour décrire l’état d’esprit des restaurateurs et des propriétaires de bars à la suite de l’annonce de la prolongation des mesures sanitaires.

«C’est comme ça, on n’a pas le choix», affirme succinctement un propriétaire de bar de la rue Ontario, préférant ne pas répondre à nos questions.

Chez les restaurateurs et les propriétaires de bars d’Hochelaga-Maisonneuve, les affaires sont chamboulées depuis les premières mesures sanitaires, décrétées au mois de mars. Encore une fois, le gouvernement leur a annoncé qu’ils devront garder leurs salles fermées jusqu’au 11 janvier. Ils commencent à être habitués.

«Honnêtement, je ne suis pas surprise», avoue la propriétaire du restaurant végane Antidote, Élise Bellerose. Elle raconte avoir été beaucoup plus choquée en novembre, alors que le semi-confinement était prolongé une première fois.

«Celle-là, elle a vraiment mal passé. On essaie d’être fort et positif, mais cette annonce m’a vraiment entré dedans. L’annonce de Noël, on s’y attendait. J’étais plus préparé mentalement.» – Élise Bellerose, propriétaire d’Antidote

D’autres, comme le gérant de la microbrasserie Mutoïde, Alex Leduc, sont déjà convaincus que le retour à la normale ne se fera pas avant longtemps.

«On ne s’attend pas à ouvrir prochainement», explique-t-il, ajoutant croire que les réouvertures n’auront pas lieu avant le printemps. Pour l’instant, Mutoïde se contente de vendre de la bière pour emporter.

Le directeur général de la Société de développement commercial Hochelaga-Maisonneuve, Jimmy Vigneux, se désole également que les mesures sanitaires adoptées par les restaurateurs et les tenanciers ne semblent pas être prises en considération et s’inquiète pour la suite.

«Nous sommes bien déçus de cette annonce. La situation est très préoccupante pour la survie de nos restaurateurs», explique-t-il.

Il espérait qu’après deux mois de fermeture, les autorités aient réfléchi à des solutions pour permettre aux restaurateurs de reprendre leurs activités.

Conséquences

Déçu, mais pas surpris a également été la réponse du vice-président, Affaires fédérales et Québec pour Restaurants Canada, David Lefebvre.

«Il faut comprendre qu’il va avoir des conséquences au niveau de la restauration, prévient M. Lefebvre. Les mois de janvier et février sont souvent des mois plus tranquilles».

Selon lui, puisque les salles à manger ne pourront pas ouvrir pour la période des fêtes, ce sera très difficile surtout pour les petits restaurateurs, les indépendants et les restos de quartier.

«On peut s’attendre que pour plusieurs, ce soit la goutte qui fasse déborder le vase et qu’ils décident malheureusement de mettre la clé dans la porte avant 2021», craint-il.

Le DG de la SDC Hochelaga-Maisonneuve invite les citoyens à commander chez les restaurateurs, puisque plusieurs offrent un service de livraison.

Pour sa part, Mme Bellerose préfère, pour la période des fêtes, fermer complètement son restaurant et cesser les livraisons et les repas pour emporter.

«Je ne pense pas que le monde va commander du take-out. Je ne pense pas qu’à Noël ce soit très glorieux de manger une poutine végane», dit-elle en rigolant.

Mme Bellerose pense même que ce n’est pas une mauvaise chose que les restaurants et les bars soient fermés pour la période des fêtes, car elle appréhende le comportement des gens qui refusent de respecter les règles.

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