Odile Gamache: scénographe et récipiendaire du Prix Françoise-Graton
«J’étais très heureuse. Ç’a été vraiment une belle surprise.» C’est ainsi que la scénographe Odile Gamache décrit sa réaction lorsqu’on lui a décerné le Prix Françoise-Graton.
Remis par le Théâtre Denise-Pelletier, ce prix récompense un ou plusieurs artistes dont l’œuvre ou la performance allie avec audace art et éducation et ayant été présentée à la Salle Denise-Pelletier ou à la Salle Fred-Barry.
Odile Gamache a reçu le Prix Françoise-Graton pour son travail sur la pièce Le poids des fourmis, abordant l’écoanxiété chez les jeunes. C’était la première fois qu’elle participait à une création théâtrale pour les adolescents.
«C’était une pièce qui comportait beaucoup de défis, beaucoup de lieux. On a travaillé vraiment fort à arriver à ce résultat en collaboration avec le metteur en scène Philippe Cyr.» – Odile Gamache, scénographe
Le jury a décerné ce prix à Odile Gamache pour sa scénographie «audacieuse et déterminante sur l’ensemble d’un spectacle lumineux […] en totale symbiose avec la farce politique de l’auteur et la mise en scène délirante […] pour cet équilibre rare et troublant entre légèreté et profondeur», peut-on lire dans le communiqué du Théâtre Denise-Pelletier.
Le poids des fourmis était sa sixième collaboration avec Philippe Cyr, la première étant J’aime Hydro en 2016. La scénographe a développé depuis une forte complicité avec le metteur en scène.
«On travaille vraiment de proche, affirme-t-elle. On doit s’écrire tous les jours à propos de la scénographie, la mise en scène et l’éclairage. On travaille vraiment main dans la main.»
Le Magasin
Odile Gamache a fait une double DEC en sciences pures et en art plastique, l’amenant au départ à se diriger vers l’architecture, mais rapidement, elle s’est rendue compte que sa passion se trouvait ailleurs.
«Après une visite à l’École nationale de théâtre, j’ai réalisé que l’aspect narratif, lyrique et poétique, absent dans l’architecture, me mobilisait plus. Je me suis lancée là-dedans et je n’ai pas regretté une seconde», raconte-t-elle en riant.
Depuis 2013, Odile Gamache a travaillé sur une cinquantaine de productions en théâtre et en danse. La pandémie a évidemment eu un impact sur sa productivité.
Elle a dû faire face à beaucoup de reports et beaucoup d’incertitudes. Les changements ont également été nombreux afin d’adapter un spectacle à de nouvelles salles ou à des diffusions sur le web.
«C’est plutôt le bordel, constate-t-elle. Ce qui m’a sauvé pendant la pandémie, c’est une bourse en création scénographique pour le projet Le Magasin que je fais aussi avec Philippe Cyr.»
Cette réflexion sur ce lieu social et commercial a été conçue pour être un spectacle produit sur scène sans texte ni comédien, dont idéal pour la situation pandémique. La fermeture des salles a malgré tout mis un frein au projet.
Afin de conserver son aspect théâtral, les deux artistes préfèrent attendre la fin du confinement au lieu d’en faire une captation. Entretemps, ils ont décidé de transposer leur projet de magasin à une «boutique en ligne poétique, avec de petites capsules, de petits extraits de notre spectacle de théâtre, mais adaptés.»
Odile Gamache explique qu’il reste plusieurs détails à ficeler avec leurs partenaires, mais si tout va bien, Le Magasin version virtuelle devrait se retrouver en ligne d’ici ce printemps.