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Une étude préliminaire encourageante pour la piétonnisation

La SDC de l'avenue du Mont-Royal envisage de réserver de nouveau l'artère aux piétons, cet été. Photo: Josie Desmarais/Métro

Les commerces sur les artères piétonnes auraient subi moins de pertes en 2020 que ceux sur les rues non aménagées, selon une étude préliminaire qui n’a pas encore été rendue publique par la Ville de Montréal.

Des entrevues auprès de commerçants de six artères de Montréal ont été réalisées par la firme Segma Recherche pour la production de cette étude. Parmi elles, trois étaient piétonnes (Ontario, Mont-Royal et Wellington), une avait une voie cyclable (Villeray) et deux étaient non aménagées (Fleury et Saint-Laurent).

Si la majorité des commerces ont perdu des ventes en 2020, le recul moyen par établissement était de 19 % sur les artères piétonnisées et de 30 % sur celles non réaménagées. Le bilan sur la rue Saint-Laurent est particulièrement négatif (‐42,0 %), ce qui a un impact significatif sur le portrait des artères non aménagées.

Ces données obtenues par Métro semblent plutôt encourageantes pour les arrondissements et les Sociétés de développement commercial (SDC) qui pourraient opter pour la piétonnisation cet été, mais la Ville de Montréal demeure prudente sur les conclusions.

«On est dans un contexte particulier de pandémie, admet le maire du Plateau-Mont-Royal et responsable du développement économique et commercial et du design, Luc Rabouin. Il peut avoir plusieurs autres facteurs.»

Piétonnisations

Les SDC jointes par Métro qui n’ont pas piétonnisé l’année dernière demeurent elles aussi prudentes face à cette étude.

«On est tous conscient des limites d’une telle analyse», explique le DG de la SDC Promenade Fleury, François Morin.

Il considère qu’il serait téméraire de lancer un projet de piétonnisation cette année. Il souhaite prendre le temps de consulter les usagers et les membres afin de proposer un projet «adapté à notre territoire».

La directrice de la SDC du boulevard Saint-Laurent, Tasha Morizio, préfère ne pas donner de détails présentement, mais confirme que les commerçants réfléchissent à un réaménagement du boulevard Saint-Laurent pour la saison estivale et «à qu’est-ce qui pourrait être bénéfique pour [l’artère].»

Pas de «catastrophes»

Si les données transmises par la firme Segma Recherche semblent encourageantes, Luc Rabouin martèle que l’étude est préliminaire et que la Ville veut enrichir le portrait afin d’arriver à des conclusions plus solides.

Il note que le bilan particulièrement négatif de la rue Saint-Laurent pourrait fausser le portrait.

«Saint-Laurent contribue beaucoup à jouer sur les moyennes, constate M. Rabouin. Si on prend juste Fleury, c’est -18 %, donc c’est plus ou moins comparable avec Wellington en termes de baisse de chiffre d’affaires.»

M. Rabouin ajoute néanmoins que l’étude démontre «qu’il n’y a pas eu de catastrophes causées par la piétonnisation.»

Pour le chef du parti d’opposition Ensemble Montréal, Lionel Perez, l’échantillonnage de l’étude de Segma est insuffisant et il y voit des problèmes de méthodologie.

Il affirme que la piétonnisation est un outil important pour assurer la vitalité économique des artères commerciales de Montréal, «tandis que pour Projet Montréal, c’est une fin en soi. Ils prennent des décisions sur des bases idéologiques et dogmatiques.»

Taux de satisfaction

L’étude démontre également que le niveau de satisfaction moyen des commerçants à l’égard de la piétonnisation est relativement faible.

«L’enjeu principal, c’est que l’année dernière on a eu peu de temps pour planifier et on n’avait pas de moyens», précise M. Rabouin.

Le maire du Plateau-Mont-Royal croit que les choses seront différentes cette année avec la mise en place du programme de soutien à la piétonnisation, au coût de 4 M$. Quatorze projets ont été soumis, selon M. Rabouin.

«Les gens sont mobilisés, on a du temps pour planifier et on a des ressources financières. On pense que ça va aider beaucoup à augmenter le taux de satisfaction.»

L’un des critères pour bénéficier de ce soutien financier est de recevoir l’appui d’une majorité de commerçants de l’artère concernée, preuve à l’appui.

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