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Les Marchés du Nord ou alimenter Montréal-Nord autrement

Photo: Ralph-Bonet Sanon

Décrits comme un moyen d’offrir des aliments sains à prix abordables, de créer un lien social et d’encourager une économie circulaire, les marchés du Nord sont passés d’un projet pilote à un rendez-vous estival dans l’arrondissement Montréal-Nord.

Depuis la fin juin et le début juillet, le marché de la rue Pascal et celui de la rue de Charleroi proposent aux Nord-Montréalais des fruits, des légumes, ainsi que d’autres produits alimentaires d’ici ou importés.

À l’origine, les marchés devaient durer trois week-ends à l’occasion de l’inauguration de la grande roue de Montréal-Nord en 2015. Cependant, les citoyens ont voulu quelque chose à long terme, relatent les divers organismes communautaires derrière l’initiative.

«Le prix des aliments augmente alors que les revenus à Montréal-Nord tendent à rester stables, ou même à diminuer, ce qui fait que c’est de plus en plus difficile pour beaucoup de ménages de se procurer des aliments frais à prix abordables. C’est surtout sur ça qu’on joue», fait valoir Gaëtan Cirefice, directeur général de Panier futé Coop, opérateur des marchés cette année.

Un système
De nombreux résidents de Montréal-Nord vivent des difficultés liées à l’alimentation, comme le prix élevé des aliments sains et la présence de «déserts alimentaires».

Les Marchés du Nord font donc partie du «système alimentaire pour tous», un ensemble d’initiatives pensé par un regroupement de 19 organisations locales. Avec son système, le Comité de suivi en sécurité alimentaire vise aussi à créer une dynamique économique dans le quartier, par exemple, en proposant des produits de l’entreprise d’économie sociale Carrefour du pain, qui fait de la réinsertion et de la formation professionnelle.

«Ce n’est pas tout Montréal-Nord qui vit dans des conditions de pauvreté, mais ceux avec qui nous avons commencé le système mentionnaient leur difficulté d’avoir accès à une alimentation saine et de qualité en quantité suffisante, et déploraient que les solutions soient toujours dans une logique de charité», relate Amélie Daigle, coordonnatrice générale de Parole d’excluEs.

«On sort complètement de la logique de charité et de celle de bien de consommation.» – Amélie Daigle

Pas un marché public
Contrairement aux marchés publics, les Marchés du nord ne se veulent pas une vitrine pour des producteurs ayant loué un kiosque. C’est plutôt la coopérative Panier Futé et ses partenaires qui vendent à la population.

«Nous répondons d’abord aux besoins de la population, insiste M. Cirefice. Nous nous approvisionnons auprès de producteurs locaux le plus possible, mais comme nous sommes une organisation sans but lucratif, nous avons un meilleur contrôle sur les prix afin de les garder abordables.»

Par ailleurs, les invendus sont transformés autant que possible en d’autres produits, comme de la soupe ou de la confiture.

«Avec le système alimentaire, on veut que les résidents puissent bien s’alimenter, mais aussi que les commerçants puissent bien vivre de la dynamique alimentaire, d’où l’idée de favoriser les circuits courts ou une économie circulaire», explique Mme Daigle.

2020
Les Marchés du Nord reviendront assurément en 2018, 2019 et 2020, prédit déjà son opérateur.

«C’est clair que oui, mentionne M. Cirefice. Il n’y a pas eu d’entente écrite avec l’arrondissement, mais il veut développer des marchés permanents, qui vont tendre à se développer et peut-être aussi se déplacer. Surtout que grâce à lui, on a pu acheter des équipements qu’on va rentabiliser au cours des années.»

Le marché de la rue de Charleroi sera ouvert le samedi et celui de la rue Pascal, le dimanche jusqu’au week-end des 8 et 9 octobre. Les deux pourraient se prolonger de quelques semaines si la météo et les récoltes le permettent, prévient M. Cirefice.

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