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Le milieu communautaire nord-montréalais lance un cri d’alarme

Photo: Photo gracieuseté

Environ 2500 nouveaux arrivants ont reçu des services communautaires à Montréal-Nord depuis cet été, selon une évaluation sommaire faite par des représentants du milieu. À bout de souffle, ils lancent un cri d’alarme auprès des dirigeants en prévision d’une éventuelle deuxième vague de migrants en provenance des États-Unis.

«Les besoins sont énormes. Cela va des besoins de base, à l’intégration, en passant par l’accompagnement pour régulariser les dossiers d’immigration. La pression sur les organismes est constante, tous sont essoufflés», signale Isabelle Alexandre, directrice générale d’Entre Parents de Montréal-Nord.

L’organisme est aussi mandaté par le ministère de l’Immigration pour loger 600 nouveaux arrivants. Une fois logées, les familles doivent manger, s’habiller, etc.

Les trois lignes téléphoniques de l’organisme d’aide à la famille ne dérougissent pas: dépannage alimentaire, frais de transport, ameublement et couches pour bébés, vêtements d’hiver, recherche d’emplois, on doit répondre aux besoins constants, mais sans aide financière supplémentaire.

«Les représentants d’organismes nous disent qu’ils ont été capables « d’absorber » la demande jusqu’à présent, mais qu’ils ne pourraient y arriver avec une deuxième vague comme on a connu. Il ne faut pas oublier que les besoins sont déjà grands dans Montréal-Nord», indique Steve Boussiki, directeur général de la Table Montréal-Nord en santé.

Bien sûr, plusieurs nouveaux arrivants se débrouillent par eux-mêmes, mais sur l’ensemble, nombreux sont ceux qui sont vulnérables. «Ce n’est pas une situation facile pour eux. Il y a des familles et des enfants qui sont complètement terrorisés», relate Mme Alexandre.

Besoin de 50 places en CPE

Une rencontre a eu lieu entre le milieu communautaire et plusieurs responsables de différents ministères, soit de l’Immigration, de la Famille, du Travail ainsi que de la Santé et des Services sociaux.

Parmi les demandes, on a besoin de places en garderie subventionnée pour permettre aux parents d’aller travailler pour subvenir à leurs besoins.

«Les permis de travail de la majorité de ces résidents à statut temporaire ont été octroyés. Toutefois, ils n’ont pas accès aux guichets d’emplois gouvernementaux ni à des garderies subventionnées. Les parents ne peuvent donc pas aller travailler s’ils ne peuvent faire garder leurs enfants», illustre M. Boussiki.

«J’ai demandé aux gens des ministères d’apporter des pistes de solutions, il ne faut pas fragiliser l’offre de services communautaires en place», soutient Rita de Santis, députée provinciale de Bourrassa-Sauvé, qui suit le dossier de près.

De plus, alors que l’arrondissement avait plusieurs logements vacants à offrir pour loger ces nouveaux arrivants, tous sont pratiquement comblés.

Aide alimentaire

Rapidement, le défi de l’aide alimentaire s’est aussi imposé. Au Centre communautaire multiethnique de Montréal-Nord, on a dû augmenter le quota d’aide à Moisson Montréal. «La demande avait plus que doublé. Avec les besoins réguliers à combler, c’était déchirant de devoir refuser des gens», témoigne Guillaume André, directeur de l’organisme.

Tout le monde fait son bout de chemin. «Nous avons adapté nos ateliers de cuisine pour donner des trucs économiques aux familles et avons offert un service de cuisine collective avec des plats à emporter», indique Roseline Salois, coordonnatrice des projets à Entre Parents.

En ce moment, le besoin le plus urgent est de trouver un local où entreposer les dons, soutient Mme Alexandre. «Un soutien pour coordonner toutes les actions est aussi plus que nécessaire et nous avons fait une demande en ce sens aux ministères», ajoute-t-elle.

Trois semaines après cette rencontre avec les représentants des ministères, les réponses se font toujours attendre.

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