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Des mères dénoncent la violence à Montréal-Nord

Photo: Collaboration spéciale/Signé Arist

Des mères de famille de Montréal-Nord ont marché hier en mémoire d’un jeune tombé sous les coups de feu, il y a un an. Ce triste anniversaire s’est déroulé sur un fond d’inquiétude alors que le quartier a connu une flambée de violence au cours des derniers mois.

Le 25 octobre 2019, Abderrahmane Hadj-Ahmed mourait dans une fusillade qui avait également fait trois blessés.

L’événement avait secoué un quartier qui n’en était pas à son premier épisode de violence. Des mamans avaient ensuite lancé un cri du cœur pour un quartier sécuritaire.

Un an plus tard, la situation ne s’est guère améliorée, a déploré dimanche ce même groupe de mères qui a organisé une marche à laquelle ont participé une cinquantaine de personnes. Cette mobilisation était à la fois un recueillement et une manifestation.

«Cet été, ça a été pire, déplore El Yacout Choukrad, mère de deux enfants. Il y a eu beaucoup de coups de feu, des blessés. Nos enfants ne pouvaient pas aller au parc parce qu’on ne sait pas quand ça va tirer. Ils ne sont pas en sécurité dans la rue.»

Mme Choukrad souligne que le secteur densément peuplé, compte «beaucoup de familles avec des enfants en bas âge».

Samah Aggoun, une amie de la famille d’Abderrahmane Hadj-Ahmed, demande pour sa part que les autorités mettent la priorité sur la sécurité dans le quartier. «On vit toujours avec la peur. On essaie d’être courageuses, mais on souffre à l’intérieur.»

Une aide «rapide» demandée

Mme Choukrad pense que les acteurs locaux sont à court d’outils pour répondre au problème.  «Tout le monde est dépassé. Il faut de l’aide de l’extérieur», dit-elle.

La députée de Bourassa-Sauvé, présente à l’événement, affirme avoir «senti la détresse» chez les mères qui ont pris la parole. «C’était extrêmement touchant», dit-elle.

Paule Robitaille soutient qu’il est «troublant» qu’une telle situation puisse avoir lieu au Québec.

Le gouvernement du Québec tient des rencontres depuis la semaine dernière pour trouver des pistes de solutions pour le secteur nord-est.

L’élue provinciale demande à Québec d’allouer rapidement des fonds pour venir en aide à cette population.

«Il faut des résultats concrets, rapidement. C’est quand on écoute ces mamans-là qu’on sent qu’on ne peut plus attendre.»

Manque de ressources «flagrant»

L’organisme Parole d’excluEs soutenait l’organisation de la marche d’hier. Le chargé de mobilisation Nomez Najac fait état d’un «manque de ressources flagrant» dans le quartier.

«On était déjà dans une urgence, et là il faut vivre cette urgence en temps de pandémie. Ça devient un peu intenable. On a les mêmes ressources avec les problèmes qui s’aggravent.»

M. Najac estime qu’un possible investissement gouvernemental devrait être réparti dans diverses solutions.

«Les investissements se font souvent dans la répression, soulève-t-il. On pense qu’il y a un travail de prévention à faire. Les problèmes sont multiples, mais on ne fait qu’une seule lecture.»

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