Itinérance: la halte-chaleur de Montréal-Nord devient un centre de jour
La halte-chaleur de Montréal-Nord deviendra un centre de jour pour les personnes en situation d’itinérance grâce à des contributions financières de l’arrondissement, du bureau de la députée provinciale et du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Christine Black, mairesse de Montréal-Nord, et Paule Robitaille, députée de Bourassa-Sauvé, en ont fait l’annonce alors qu’un froid glacial s’abat sur la métropole.
«On a joint nos efforts pour permettre à nos itinérants d’avoir une place où se réfugier au chaud durant tout l’hiver, a déclaré Mme Robitaille. C’est maintenant un phénomène et une réalité à Montréal-Nord qu’on doit absolument reconnaître, et il faut investir.»
Lors d’un point de presse dans le nouveau centre de jour, Mme Robitaille était accompagnée de la mairesse Black. Les deux élues ont annoncé une contribution de 20 000$ chacune pour financer cette ressource. À cela s’ajoute un autre montant de 20 000$ octroyé par le ministère de la Santé et des Services sociaux. L’argent servira à payer trois employés pendant la journée, ce qui permet au centre d’être désormais ouvert jour et nuit, pendant tout l’hiver.
«Cette annonce est une réponse à court terme à des besoins criants et réels. C’est vraiment une question d’humanité», a souligné Christine Black, lors d’une journée où la température ressentie s’abaissait à -22 degrés Celsius.
Le conseil d’arrondissement tiendra lundi une séance extraordinaire pour octroyer le financement.
«Le plus beau cadeau»
Depuis l’ouverture de la première halte-chaleur de Montréal-Nord, le 1er novembre, l’organisme l’Amour en action, qui gère la ressource, demande plus de financement à la Ville de Montréal afin de rester ouvert le jour, redoutant l’arrivée du froid.
«Les itinérants n’ont pas de place où aller le jour, explique le cofondateur de l’organisme, Daniel Pitre. Ils ne peuvent plus aller dans les centres commerciaux et les restaurants sont tous fermés. Ça me brisait le cœur de mettre les gens dehors.»
M. Pitre observe que les personnes en situation d’itinérance sont de plus en plus nombreuses à aller vers le nord de la métropole.
«Ils ne peuvent plus quêter comme ils le faisaient avant au centre-ville.»
Pour M. Pitre, pouvoir mieux aider ces personnes est «le plus beau cadeau de Noël».
Montréal doit agir
Si la mairesse Christine Black a accepté de financer cette ressource, c’est surtout en raison du contexte «urgent», explique-t-elle. Mme Black souligne qu’il s’agit plutôt d’une responsabilité qui relève de la ville-centre, qui a financé l’halte-chaleur dans le cadre de ses mesures hivernales. «À moyen et long terme, on ne peut pas financer une installation comme ici. Ce n’est pas notre rôle.»
Mme Black affirme que la fin de non-recevoir de l’administration Plante est «très questionnable» dans ce dossier. «Les demandes étaient claires et ça ne faisait pas de sens de juste soutenir cette ressource le soir. [La Ville] pas été à l’écoute de cette organisation.»
Appelé à réagir, le cabinet de la mairesse Valérie Plante a «salué» l’investissement supplémentaire. «[Cela] témoigne de l’engagement des différents paliers pour soutenir et accompagner les personnes en situation d’itinérance», a écrit l’attachée de presse de la mairesse, Catherine Cadotte.