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Un nouveau service d’accompagnement pour les jeunes judiciarisés à Montréal-Nord

Me Marie-Livia Beaugé, fondatrice de la clinique et Me Arij Riahi, directrice du projet.
Me Marie-Livia Beaugé, fondatrice de la clinique et Me Arij Riahi, directrice du projet. Photo: Anouk Lebel/Métro Média

Après un peu plus d’un an d’existence, la Clinique juridique de Montréal-Nord se dote d’un nouveau programme d’accompagnement pour les jeunes judiciarisés de 12 à 25 ans. L’objectif est d’éviter l’engrenage de la judiciarisation après une première infraction.

«C’est aider les jeunes à mieux comprendre les conditions qu’ils doivent respecter après une arrestation ou une condamnation, tout au long du processus judiciaire», explique la fondatrice de la clinique, Me Marie-Livia Beaugé.

Le mandat s’est finalement élargi aux jeunes qui n’ont pas commis de première infraction, entre autres pour prévenir la consommation de drogue et les comportements autodestructeurs, selon des documents administratifs de l’arrondissement de Montréal-Nord.

Un engrenage

Me Arij Riahi, nouvelle directrice du nouveau programme S.A.J.J, espère mettre sur pied une équipe de cinq accompagnateurs pour 15 jeunes qui seront référés à la clinique par des policiers ou des organismes de l’arrondissement.

Le but est de leur faire comprendre les conséquences du non-respect des conditions, qui comptent pour les deux tiers des cas de récidives à la Cour municipale, selon une recherche menée en 2018 par Me Marie-Ève Sylvestre, professeure à l’université d’Ottawa.

Une statistique «troublante», selon Me Riahi. Car l’accumulation de nouveaux dossiers peut être lourde de conséquences pour un jeune qui aurait commis un vol à l’étalage et aurait accumulé les bris de conditions par ignorance, en retournant au magasin ou en ne respectant pas le couvre-feu imposé par la cour.

C’est un engrenage qui est réel. Si on arrive à faire comprendre aux jeunes les conséquences du non-respect des bris de conditions et les référer aux bonnes ressources, ça peut avoir une énorme importance pour leur avenir. 

Me Arij Riahi, directrice du nouveau programme S.A.J.J.

Chaque nouveau dossier s’accompagne d’une nouvelle sentence et réduit les chances d’absolution, fait valoir Me Beaugé. L’accumulation des dossiers peut même bloquer l’accès à des programmes de justice alternative pour les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie.

Une prise en charge globale

Le projet-pilote s’étendra d’abord jusqu’en janvier, mais pourrait se poursuivre par la suite.

Il va au-delà de l’aide juridique, soulignent les deux avocates. Elles travaillent de concert avec les autres organismes du quartier, de manière à pouvoir leur référer les jeunes dont la situation sociale risque d’entraîner un nouveau dossier à la cour parce qu’ils sont sans emploi ou ne sont pas capables de trouver un logement.

En s’attaquant au problème à la source, les deux juristes espèrent avoir un impact réel sur l’avenir de ces jeunes.

Des dossiers qui s’accumulent

66%: C’est la proportion de cas de récidives qui sont en fait des bris de conditions à la suite d’une première infraction, selon une étude menée en 2018 par Me Marie-Ève Sylvestre, chercheure en droit à l’Université d’Ottawa.


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