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Les travailleurs de rue du Nord-Est se concertent pour prévenir la violence

Les travailleurs de rue assemblés autour d'une table.
Les rencontres se tiennent toutes les deux semaines au Café-Jeunesse Multiculturel. Photo: Gracieuseté, Café-Jeunesse Multiculturel

Face à la multiplication des événements impliquant des armes à feu dans le nord-est de Montréal, les travailleurs de rue de différents quartiers ont décidé de se concerter pour améliorer leurs pratiques et agir de façon commune auprès des jeunes.

Travailleur de rue au Café-Jeunesse Multiculturel de Montréal-Nord depuis 17 ans, Roberson Berlus connaît bien les jeunes et les enjeux du quartier.

Mais il y a un peu plus d’un an, il a constaté que certaines situations dépasseaint son terrain, un constat partagé par des travailleurs de rue des quartiers avoisinants.

«On se rendait compte que les jeunes se promenaient beaucoup et que les problématiques qu’ils vivaient étaient interreliées», explique-t-il.

Un enjeu montréalais

M. Berlus collaborait déjà de façon ponctuelle avec ses homologues de Rivière-des-Prairies, Saint-Léonard et Saint-Michel. La concertation se fait maintenant de manière un peu plus formelle, avec des rencontres toutes les deux semaines au Café-Jeunesse Multiculturel.

Pour Burt Pierre, intervenant depuis une dizaine d’années dans Rivière-des-Prairies, une telle concertation s’impose dans le contexte où la violence armée touche tout l’est de Montréal, voire l’île en entier.

On a remarqué qu’il y avait plus de crimes avec des armes à feu et que ça dépassait Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies. La problématique touche tous nos quartiers, alors si on ne se parle pas, on ne peut pas éteindre les feux.

Burt Pierre, intervenant de proximité à Équipe RDP.

Action commune

Pour Judith Paradis, travailleuse de rue dans le quartier Saint-Michel, chaque intervenant a sa manière propre d’établir des liens avec les jeunes et sa communauté. Les rencontres permettent de partager l’expérience sur le terrain, en fonction des forces et des faiblesses de chacun.

«C’est de planifier des actions communes, des discours communs, de partager qu’est-ce qui a bien fonctionné, qui a moins bien fonctionné, qu’est-ce que je trouve difficile dans le discours quand vient le temps d’aborder certains sujets», illustre l’intervenante à Pact de rue, secteur Pie-IX.

On essaie de maximiser nos réflexions, de faire une mise en commun. Au final, on intervient tous auprès des jeunes qui sont pris dans des dynamiques, peu importe le quartier.

Judith Paradis, travailleuse de rue à Pact de rue, secteur Pie-IX

Les rencontres permettent aussi dans certains cas de planifier des actions communes. «Ça nous permet de mettre en place des plan interquartiers», illustre Burt Pierre. «Vu qu’on se rencontre régulièrement, on a plus le réflexe d’échanger avec nos voisins quand quelque chose arrive», conclut Roberson Berlus.

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