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Monica Ricourt, passionnée de politique, fière de ses origines

Photo: Photo TC Media/Archives

Monica Ricourt est la première femme d’origine haïtienne à avoir été élue à Montréal-Nord. Passionnée de politique et encore très attachée à ses origines, elle raconte à TC Media son parcours dans le cadre d’une entrevue réalisée à l’occasion du mois de l’histoire des noirs.

Monica Ricourt est née en 1978 à Montréal-Nord de parents haïtiens. Elle n’y passe que quelques années avant de partir en Haïti, mais la situation politique tendue du pays pousse sa famille à revenir au Québec.

À cette époque, dans les années 80, Monica subit encore le racisme: «On me traitait de négresse, on me disait d’aller me laver, de retourner dans mon pays… Je pense faire partie de la dernière génération à avoir souffert d’un racisme aggressif», raconte-t-elle.

Malgré les préjugés, elle fonce. Elle complète ses études en sciences politiques à l’UQAM, avant de devenir attachée politique de Line Beauchamp pendant cinq ans. Elle est ensuite élue pour la première fois conseillère à Montréal-Nord en 2009.

Au fils des ans, elle fait sa marque et reçoit de nombreuses distinctions. En 2011, elle est désignée l’une des 25 relèves politiques du Québec par l’Actualité. En 2008, elle est choisie «Coup de cœur de la jeune Chambre de commerce haïtienne», et en 2007, elle est lauréate du mois de l’histoire des noirs, puis ambassadrice du département de politique et de droit de l’UQAM.

Aujourd’hui, elle siège pour une deuxième mandat au conseil d’arrondissement de Montréal-Nord. Elle est l’une des quatre seuls élus issus d’une minorité visible de Montréal.

«La société a changé, mais les discriminations existent toujours. Elle est plus sournoise et parfois même inconsciente. Je préfère utiliser ces obstacles comme un moyen pour éduquer les gens, leur ouvrir l’esprit», affirme-t-elle avec conviction et détermination.

Passionnée de politique
À son combat perpétuel contre le racisme, s’ajoute sa passion affichée pour la politique, développée aux côté de son père. Enfant, Monica passe son temps à tendre l’oreille lorsqu’il en parle avec ses amis. «J’aimais ça les débats, la politique», se souvient-elle. Avec une pincée de fierté déjà, M. Ricourt s’amuse à rétorquer à ses compagnons «Vous ne comprenez rien à la politique ! Monica, elle, va vous expliquer».

Alors que les petites filles de son âge tapissent leur chambre de poster de rock star, Monica n’a d’yeux que pour un homme: Brian Mulroney. «On peut dire qu’à neuf ans, j’étais conservatrice», lance-t-elle avec un large sourire.

Mais déçue par les pratiques des conservateurs qui ne collent désormais plus à ses valeurs, elle change de bord politique quelques années plus tard et se rapproche du Parti libéral du Québec tout en développant une admiration pour Jean Chrétien.

Celle qui, à sept ans, voulait devenir présidente d’Haïti, rappelle que «les Haïtiens ont toujours eu un attachement fort au Québec. Dans les années 50, de grands intellectuels sont venus s’y installer pour fuir le régime de Duvalier».

Une histoire qu’elle présentera lors d’une conférence le 19 février dans le cadre du mois de l’Histoire des noirs. Une histoire qui n’est pas «seulement celle des personnes, mais celle du Canada, de notre société».

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