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Étude sur les hirondelles noires

hirondelles noires
Des boîtes de nidification ont été installées au parc Edgewater en 2017. Photo: Gracieuseté

Espèce en déclin, l’hirondelle noire a vu sa population baisser de 94% au Québec depuis 1970. Une chercheure de l’Université McGill en collaboration avec la Ville de Pointe-Claire a entrepris une étude afin de mieux comprendre cette espèce et améliorer les efforts de protection à son égard.

Plus grande hirondelle d’Amérique du Nord, l’espèce se reproduit au sud du Canada, aux États-Unis et dans le nord du Mexique. À la fin de l’été, elles migrent vers l’Amérique du Sud avant de revenir très tôt au printemps pour faire leur nid.

Si l’espèce est en déclin globalement, sa baisse de population la plus significative serait observée au Québec, selon l’étudiant au doctorat en sciences animales à l’Université McGill, Luke Currin.

Employé par la Ville de Pointe-Claire, ce dernier avance que plusieurs facteurs pourraient être en cause, dont la compétition avec d’autres espèces comme le moineau domestique ou l’étourneau sansonnet pour les nichoirs.

L’usage de pesticides, le réchauffement climatique et la perte d’habitat comme les milieux humides pourraient aussi expliquer le déclin.

Bagues

La Ville de Pointe-Claire a installé 36 boîtes à nichoirs au parc Edgewater en bordure du lac Saint-Louis, en 2017. Les premiers oiseaux ont commencé à y nicher l’an dernier.

Étudiante à la maîtrise en sciences des ressources naturelles à l’Université McGill, Kristen Lalla mène son projet de recherche depuis 2018. Elle terminera ses travaux cet été et devrait produire son rapport l’an prochain.

Elle installe notamment des bagues aux pattes des oisillons âgés entre 12 et 20 jours. Une bague gouvernementale de neuf chiffres et une bague de couleur jaune pour les identifier facilement à distance.

Il lui est ainsi possible de recueillir plusieurs renseignements, dont le lieu et l’année de naissance de l’oiseau, et ainsi améliorer les efforts de protection. Le baguage requiert un entraînement pour manipuler les oiseaux de façon sécuritaire et n’est pas nuisible pour ceux-ci.

Mme Lalla a aussi installé des GPS sur quelques-uns des oiseaux afin d’étudier leurs mouvements.

Les hirondelles noires sont bénéfiques

Ses recherches ont jusqu’ici permis d’établir de façon non conclusive que les hirondelles noires iraient surtout chercher leur nourriture, principalement constituée d’insectes volants et d’araignées, près de leur nid et la plupart du temps, au-dessus de la terre ferme et non au-dessus de l’eau.

«C’est une bonne chose pour Pointe-Claire qu’il y ait des nids parce que c’est une des seules colonies dans l’Ouest-de-l’Île. Ces oiseaux sont bénéfiques pour les résidents puisqu’ils mangent les insectes et les espèces nuisibles et qu’ils sont beaux à observer», souligne M. Currin.

Selon le plus récent estimé de la population d’hirondelles noires, il y avait environ 1100 paires d’hirondelles noires au Québec, en 2015.

«Le plus on en sait sur cette espèce, le mieux ce sera. On espère que cela pourrait être une première étape pour amener le gouvernement à agir pour les protéger. Une baisse de population de l’ordre de 94% démontre qu’ils sont clairement en danger», souligne-t-il.

Quatre paires d’hirondelles noires adultes se sont installées l’an dernier dans les boîtes mises en place par la municipalité. Cette année, ils sont sept paires et 29 oisillons à y vivre.

Identification

L’hirondelle noire mesure environ 20 centimètres de sa tête à sa queue et pèse près de 55 grammes à l’âge adulte. On peut la reconnaître par son plumage noir bleuté et chatoyant, les mâles ont le ventre foncé tandis que celui des femelles est clair.

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