Avenir incertain pour WIYSO
Naviguer sur les réglementations provinciales en matière de santé en constante évolution, savoir comment maintenir la distance entre les musiciens et trouver un lieu accommodant ; tels sont les défis auxquels est actuellement confronté l’Orchestre symphonique des jeunes de l’Ouest-de-l’Île (WIYSO).
L’orchestre se prépare pour sa première saison depuis le début de la pandémie mondiale mais, selon le président Michel Joron, de nombreux éléments sont encore en suspens et l’avenir reste plus incertain que jamais.
« Il est difficile de faire des promesses en ce moment », a-t-il déclaré franchement. « Pour le moment, nous pensons pouvoir jouer en septembre, mais les choses pourraient changer très rapidement. »
Fondé en 1985 à l’instigation des maires des municipalités de l’Ouest-de-l’Île, l’orchestre sert de rampe de lancement pour les musiciens et chefs d’orchestre résidant partout entre Dorval et Sainte-Anne-de-Bellevue. Il se compose d’un orchestre symphonique pour les musiciens âgés de 14 à 25 ans, d’un orchestre à cordes pour les jeunes de 9 à 16 ans et de divers ensembles plus petits, tels qu’un trio à cordes et un quintette de cuivres.
Sa mission est simple ; réunir de jeunes musiciens et leur permettre de parfaire leurs talents musicaux sous la direction d’un chef d’orchestre professionnel.
Contrairement à d’autres orchestres, le WIYSO opère à partir d’un grand nombre d’édifices municipaux dans l’ouest de l’île. Comme la plupart de ces bâtiments ont été fermés en raison de restrictions sanitaires, l’organisation n’a pas pu passer aux concerts en ligne pendant la COVID-19.
En conséquence, l’orchestre a été contraint d’annuler ce qui devait être sa 35e saison.
« Les choses se présentent mieux que l’année dernière, mais cela ne veut pas dire grand-chose », a déclaré monsieur Joron. « Tout le monde veut jouer, mais la question est : le gouvernement nous permettra-t-il de le faire ? »
Défis
La menace de la quatrième vague pèse lourdement sur le WIYSO, le président n’étant toujours pas sûr des règles de vaccination pour les plus jeunes membres de l’organisation, ainsi que des subtilités de l’installation de séparateurs en plexiglas entre les musiciens.
Et malgré des taux de vaccination en constante augmentation, monsieur Joron admet qu’il a toujours du mal à réserver des bâtiments municipaux pour les répétitions.
« Pour beaucoup de ces enfants, la musique sert de mécanisme d’évasion, un outil qui les aide à oublier certaines des mauvaises choses qui se passent dans le monde », a-t-il déclaré tristement. «Leur adolescence devrait être un moment où ils peuvent développer leurs passions, mais la plupart d’entre eux ont été confinés à l’intérieur de la maison de leurs parents depuis plus d’un an.»
Si la saison est autorisée à commencer, les musiciens participants peuvent s’attendre à reprendre les répétitions à la mi-septembre. Ces répétitions culmineront éventuellement en un gala en juin 2022 mettant en vedette le violoncelliste québécois Stéphane Tétreault. Le prodige de renommée internationale interprétera un thème rococo de Tchaïkovski sur son célèbre violoncelle Stradivarius de 1707.
Le gala comprendra également la première d’une ouverture de Leo Purich, un jeune compositeur canadien qui fait des vagues dans le domaine de la musique classique.
«Je pense que c’est possible, et nous avons un plan», a déclaré monsieur Joron. «Ça devrait aller, mais on ne sait jamais.»