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Maison mère des Petites filles de St-Joseph

Benoît Philie

Le sort de l’ancienne maison mère de la congrégation des Petites filles de Saint-Joseph, situé sur la rue Julie à Pierrefonds, est en voie d’être scellé. Un promoteur devrait bientôt reconvertir l’endroit en centre pour personnes en perte d’autonomie.

Construit en 1971, le couvent a abrité pendant plus de 30 ans les Petites filles de Saint-Joseph, une communauté de sœurs rattachée aux sulpiciens, dont la mission était l’entretien de presbytères et de séminaires. Avec l’adhésion d’une dernière sœur au couvent dans les années 80, les religieuses ont graduellement vu leur nombre diminuer au fil des ans, jusqu’au jour où il n’était plus possible pour elles de continuer à entretenir l’endroit. Elles ont alors vendu la propriété à un promoteur privé en 2008, avant de quitter de manière définitive en 2009.

En septembre 2010, le promoteur immobilier Yuri Lesik a déposé un avant-projet d’occupation destiné à l’hébergement de personnes âgées. Ce dernier possède déjà plusieurs résidences pour aînés dans l’agglomération de Montréal. Joint au téléphone mercredi, il a préféré attendre avant de présenter son nouveau projet au public, puisque rien n’est encore officiel. Selon l’arrondissement Pierrefonds-Roxboro, l’homme d’affaires devrait toutefois réaménager l’endroit pour accueillir une cinquantaine de personnes âgées. «Si tout se passe comme prévu, l’établissement sera réservé pour accueillir des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de Parkinson», a expliqué le chef du département d’urbanisme de l’arrondissement Pierrefonds-Roxboro, Pierre Rochon.

La seule modification prévue à la propriété est la transformation intérieure du bâtiment principal. Les deux autres propriétés du terrain, soit la maison Victor Marchand et une autre bâtisse en bordure de l’eau, devraient quant à elles servir à des tâches administratives.

Usages conditionnels

Il reste encore une étape à franchir avant le réaménagement du site. Le conseil de Pierrefonds-Roxboro a adopté, le 3 octobre dernier, un règlement visant à permettre les habitations collectives dans toutes les zones où les couvents sont permis. Les citoyens ont jusqu’au 24 octobre pour signer une demande d’approbation référendaire, selon l’usage, pour s’opposer à l’application du règlement dans l’une ou l’autre des quatre zones concernées. S’il n’y a aucune contestation citoyenne après cette date, le promoteur pourra aller de l’avant dans son projet, en respectant toutefois certaines conditions prévues par la loi. Il ne pourra démolir l’édifice pour le reconstruire, ni porter atteinte à l’intégrité architecturale du bâtiment. L’endroit devra aussi être réservé à des habitations collectives et ne pourra se transformer en édifice à condos ou en établissement commercial.

Trois autres couvents visés

Le règlement vise aussi trois autres couvents de l’arrondissement Pierrefonds- Roxboro, soit l’ermitage Sainte-Croix, situé au sud du Cap-Saint-Jacques, ainsi que deux lots appartenant aux sœurs du Bon-Pasteur, à Roxboro, près de l’autoroute 13.

À la différence du couvent de la rue Julie, dont l’affection du sol est passée de «Couvent, monastère ou lieu de culte» à «secteur résidentiel» en mars dernier, ces trois établissements sont encore considérés comme de «Grandes propriétés à caractère institutionnel» dans le plan d’urbanisme de l’arrondissement. Les édifices ne peuvent donc pas être convertis sans changement préalable au plan d’urbanisme.

L’an dernier, une partie du terrain appartenant à la corporation des sœurs de Sainte-Croix, qui comprend aussi l’édifice Solitude Notre-Dame, a été vendue à la Ville de Montréal. Ce terrain est maintenant intégré au parc-nature du Cap-Saint-Jacques et le bâtiment est utilisé pour des activités récréatives. L’ermitage Sainte-Croix, adjacent au terrain vendu, est quant à lui resté la propriété des soeurs. Sept d’entre elles vivent encore dans ce lieu magique et reclus en bordure du lac des Deux-Montagnes. Selon la directrice de l’établissement, Lucie Cousineau, l’Ermitage n’a jamais été à vendre, même si 41 des 48 chambres de la maison sont maintenant inoccupées. «Les sœurs tiennent beaucoup à la mission de l’Ermitage et elles vont continuer à œuvrer dans l’Ouest-de-l’Île de Montréal tant qu’elles seront aptes à le faire», a-t-elle confié au journal Cités Nouvelles

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