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Départ de la SPCA: Outremont critiqué

Photo: (Hugo Lorini / TC Media)

Refusant de bannir un règlement interdisant la présence de chiens pit-bull sur son territoire, Outremont a récemment vu son entente de services avec la SPCA prendre fin. Cette décision est vivement critiquée par les intervenants du milieu qui y voient une discrimination envers ce type de chien.

La loi qui interdit la possession d’un certain type de chien a été adoptée il y a près de 15 ans par l’ancienne ville d’Outremont. La mairesse de l’arrondissement, Marie Cinq-Mars, explique qu’un sondage concernant le maintien du règlement a été effectué en août. La réponse fut positive et le règlement a été maintenu.

Voté à la majorité
Au total, 150 personnes ont participé au sondage sur le maintien de l’interdiction des chiens pit-bulls dans l’arrondissement. Près de 60% des sondés sont en faveur du maintien de l’interdiction.

«Si un jour les personnes décident qu’elles préfèrent voir tomber cette législation, on suivra», soutient la politicienne. Pour l’instant, Mme Cinq-Mars n’y voit aucun inconvénient.

«On devrait juger les chiens en fonction de leur personnalité et non leur apparence», déclare contrariée Anita Kapuscinska, coordonnatrice des relations avec les médias, à la SPCA de Montréal.

Discrimination animale
«Cette législation discrimine les pit-bulls», signale la coordonnatrice de la SPCA. D’ailleurs, un résident d’Outremont a été contraint, dernièrement, à se départir de son pit-bull suite à une plainte de son voisin, un père de jeunes enfants.
«Le chien n’avait causé aucun problème. Il devait quitter sa demeure non pas à cause de son comportement, mais simplement à cause de son apparence», raconte Mme Kapuscinska.

Bannir les pit-bulls ne changera rien aux accidents de morsures, selon elle, car «tout animal a le pouvoir d’avoir un comportement agressif. Cela dépend de comment on les éduque, on les traite et si on les stérilise».

Présidente du Centre d’adoption d’animaux de compagnie du Québec, Johanne Tassé, pense qu’au lieu de cibler les pit-bulls, une tolérance zéro des chiens agressifs devrait être de mise. «Une évaluation qui devraient être menée par des professionnels certifiés et non des fonctionnaires de la Ville», croit-elle.

Le labrador est plus dangereux
Jean Lessard, un éducateur canin réputé, souligne qu’aucune étude ne démontre que les pit-bulls puissent être des chiens plus agressifs que les autres. «Au contraire, le Labrador et le Berger Allemand ont été rapportés plus souvent pour avoir causés des morsures», signale-t-il.

«Si les pit-bulls étaient dangereux, il n’y aurait plus d’employés ni de bénévoles dans les refuges». M. Lessard considère que «le pit-bull est aussi gentil que n’importe quel autre chien» et que les chiens agressifs, toutes races confondues, peuvent être contre-conditionnés afin de les adoucir.

La sécurité publique, premier répondant
Les patrouilleurs de la Sécurité publique demeurent les premiers répondants lorsqu’un chien est, entre autres, abandonné à Outremont.
En second lieu, c’est une entreprise en contrôle animalier, de Vaudreuil-Soulanges, à 43 km de l’arrondissement, qui est interpellée au besoin et remplacera désormais la SPCA.

La mairesse n’a pas été en mesure de dire si les coûts seraient plus élevés avec ce nouveau partenaire qui facture à l’appel. «Il faudra attendre l’année prochaine pour en faire le bilan», explique-t-elle.

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