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Outremont: victoire à l’horizon pour Mulcair

Photo: The Canadian Press

Tom Mulcair aura traversé la plus longue campagne électorale de l’histoire moderne du pays en n’étant présent qu’une seule fois dans Outremont. Cette absence a été décriée par les autres candidats de la circonscription, dont la libérale Rachel Bendayan, qui fait campagne sur le terrain depuis vingt mois.

Au moment d’écrire ces lignes, Thomas Mulcair, qui se fait désormais appeler simplement «Tom», avait en effet été vu dans Outremont une seule fois, lors de son investiture au Théâtre Rialto, le 3 septembre. C’est là que le chef a lancé les hostilités pour la campagne néodémocrate.

Son message était clair: il faut terminer le travail commencé en 2011 et déloger les conservateurs du pouvoir. «Nous avons alors déclenché une vague sans précédent, la vague orange. Une vague que certains décrivaient alors comme un accident de parcours, a déclaré M. Mulcair devant la foule. Ils se sont trompés.»

Début octobre, le niqab a toutefois fait de l’ombre au chef du NPD, qu’on accuse d’être trop «mou» sur la question. Le NPD affirme qu’il respectera la décision de la Cour suprême du Canada sur le droit de prêter serment à visage couvert, contrairement au Parti conservateur qui veut l’interdire. Même si le Parti libéral partage la position néodémocrate, la controverse pourrait profiter à Rachel Bendayan, moins associée à cet enjeu.

Une absence payante?

Aucun sondage n’a mesuré précisément les intentions de vote des électeurs d’Outremont pour l’élection du 19 octobre. Investie en mars 2014, la candidate libérale Rachel Bendayan a tenté de gruger des appuis en participant à plus de 300 événements sur le terrain. Cette professeure de droit à l’Université de Montréal estime avoir frappé à 10 000 portes dans Outremont depuis un an et demi et avoir de sérieuses chances contre le chef néodémocrate. «Les gens craignent de perdre leur emploi, de ne pas avoir assez d’économies pour leur retraite, et de voir le niveau de vie de leurs enfants et petits-enfants diminuer. La relance économique est l’enjeu prioritaire», affirme-t-elle.

Le conservateur Rodolphe Husny a pour sa part lancé sa campagne le 17 septembre en compagnie du ministre Jason Kenney, artisan de la percée conservatrice auprès des communautés culturelles de la banlieue de Toronto. Séduire les immigrants de l’Ontario a été la clé d’un gouvernement majoritaire pour les conservateurs, une recette qu’ils espèrent répéter dans Outremont. Des jeunes «hipsters» du Mile-End à l’Est aux maisons cossues du centre et l’Ouest très multiculturel de Côte-des-Neiges, le profil des électeurs d’Outremont varie grandement.

En 2011, Thomas Mulcair l’a emporté haut la main avec 56,37% des voix, contre 23,69% pour le libéral Martin Cauchon. Le chef néodémocrate bénéficiait alors d’une avance écrasante de 12 700 voix.

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