Des Jeunes Marins urbains confinés mais inventifs
Les Jeunes Marins urbains sont confinés et privés de festival d’été. Pour rebondir et continuer leur mission de tisser des liens autour du fleuve Saint-Laurent, ils ont décidé de concevoir des embarcations à la maison. Avec pour objectif ultime, fabriquer un bateau pour chaque arrondissement et la ville-centre.
Les mesures de confinement sont venues changer les plans des Jeunes Marins urbains. Cette année, l’organisme communautaire comptait organiser un festival autour de la navigation. Le plan était de mettre en place un chantier naval de quartier pour assembler les pièces de voiles-avirons – préalablement conçues par les marins – à destination des citoyens de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles. Et de proposer des balades sur les eaux du Saint-Laurent, comme lors de l’été 2019.
Faisant preuve d’inventivité, ils ont changé de cap. « Puisqu’on ne pouvait pas naviguer, on a décidé de former et renforcer le collectif des bâtisseurs à la maison afin de concevoir les pièces des embarcations », explique Yves Plante, président des Jeunes Marins urbains.
Depuis quelques semaines, une dizaine de bricoleurs, amateurs ou confirmés, ont transformé leur maison en atelier. Grâce au bois issu de l’abattage des frênes malades des parcs du territoire qui a été offert par la Ville de Montréal, chacun est capable de concevoir les pièces maîtresses des embarcations. « On a fait transformer le bois en planches par une scierie et on utilise aussi du métal », précise M. Plante.
Et à chaque bâtisseur sa fonction : « On s’est adaptés aux capacités en bricolage de chacun et surtout à l’espace dont les bâtisseurs disposaient ! »
Des membrures de 8 mètres aux dérives, en passant par de petites pièces de métal, le collectif de bâtisseur est actuellement en mesure de concevoir le squelette de sept voiles-aviron. Le bois dont il dispose leur permettra d’en fabriquer une dizaine.
Objectif : 20 bateaux
Mais le but ultime, explique le président des Jeunes Marins urbains, sera de faire sortir des ateliers des membres, 20 bateaux. « On voudrait concevoir 19 embarcations pour chaque arrondissement et une pour la ville-centre, ce sera une flotte unique au monde, construite par et pour les citoyens », précise-t-il.
L’idée serait ensuite, pour M. Plante, de permettre aux arrondissements « de les utiliser pour des camps de jour et les enfants par exemple ».
D’ailleurs, Yves Plante se souvient que l’année dernière, les Jeunes Marins urbains avaient tenté l’expérience avec l’arrondissement de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, lors de leur festival. « On avait emmené 500 personnes gratuitement dans un voile-aviron sur le Saint-Laurent pendant une balade de trois heures. » Mais le plan pour les prochaines années, serait plutôt d’embarquer 10 000 enfants sur le Saint-Laurent.
C’est un programme auquel M. Plante tient particulièrement, « car le voile-aviron est une activité souvent chère et qui peut intéresser les enfants ». Même si ce projet, mené en collaboration avec plusieurs partenaires, est pour le moment loin à l’horizon à cause du confinement, Yves Plante ne le perd pas de vue.