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Une page d’histoire se tourne pour la paroisse Saint-Enfant-Jésus

Le curé Gérald Lajeunesse célébrera la dernière messe de l’église Saint-Enfant-Jésus. Photo: Coralie Hodgson, Métro Média

Les fidèles pourront se réunir pour une toute dernière fois à l’église Saint-Enfant-Jésus, le 25 septembre. Une dernière messe sera célébrée dans ce lieu de culte construit en 1939, avant qu’il soit acquis par la Société de développement Angus (SDA).

«C’est une grosse partie de l’histoire de la paroisse dont on tourne la page», relate Gérald Lajeunesse, curé de la paroisse Saint-Enfant-Jésus, qui gère l’église du même nom ainsi que celle de Saint-Marcel.

Pour souligner cet événement, une chorale formée de paroissiens chantera pour une première – et dernière – fois lors de la messe, qui  sera suivie d’une procession sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste avec une statue de Saint-Enfant-Jésus. La marche se terminera à l’église Saint-Marcel, afin de faire un «trait d’union» symbolique avec ce lieu de culte où les paroissiens seront dorénavant invités à célébrer la messe.

«Tout le monde va être invité pour cet événement, qui est unique», soutient M. Lajeunesse.

Des églises qui se vident

S’il concède que célébrer une dernière messe soit «crève-cœur» et que plusieurs personnes sont attachées à l’église, M. Lajeunesse rappelle que la volonté de la Fabrique de s’en départir, annoncée en 2020, était sur la table depuis plusieurs années.

La paroisse Saint-Enfant-Jésus n’était plus rentable, aux prises avec des déficits, des frais d’entretien trop élevés, et un nombre de fidèles en chute.

Il ne s’agit d’ailleurs pas du premier lieu de culte du quartier à perdre sa vocation religieuse. L’église Saint-Octave de Montréal-Est, qui avait intégré durant ses dernières années la paroisse Saint-Enfant-Jésus, a été acquise en 2010 par la Ville de Montréal-Est, puis vendue en 2016 à un promoteur pour faire un complexe immobilier.

«Il faut se rendre à l’évidence: il n’y a plus personne dans les églises. À un moment donné, on ne peut pas faire fonctionner l’église seulement avec quelques fidèles. Il faut rapetisser», croit M. Lajeunesse.

Un bâtiment qui sera préservé, mais qui changera de vocation

La Société de développement Angus (SDA), qui a entamé un processus d’achat de l’église et du presbytère par bail emphytéotique d’une durée de 60 ans, soutient que la transaction serait conclue prochainement, mais que la date n’est pas encore fixée.

Une fois la transaction faite, une démarche sera entamée en temps et lieu avec les citoyens afin de déterminer la vocation des bâtiments, que la SDA veut mettre en valeur et «rendre davantage accessibles à la communauté», précise Stéphane Ricci, directeur de projets à la SDA.

La SDA et l’Arrondissement s’étaient déjà engagés à préserver les bâtiments, qui ne seront donc pas démolis.

«[Ce] sont des bâtiments de grande valeur patrimoniale dans le Vieux-Pointe-aux-Trembles. Ce site est très important pour les Pointeliers, et on est très conscients de ça, et très sensibles à ça», ajoute Stéphane Ricci.

L’entreprise d’économie sociale permettra par ailleurs aux prêtres résidant dans le presbytère d’y vivre encore un an, le temps que soit rénové celui de l’église Saint-Marcel en vue de les accueillir.

La paroisse Saint-Enfant-Jésus, qui est la deuxième plus vieille paroisse sur le territoire de Montréal, conservera son nom, soutient M. Lajeunesse.

L’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles deviendra cessionnaire des archives de la paroisse, des documents se trouvant dans le baptistère à l’arrière de l’église.

La dernière messe aura lieu le 25 septembre, à 10h, au 11, boulevard Saint-Jean-Baptiste. Il n’y aura pas de messe à l’église Saint-Marcel ce jour-là.

L’église Saint-Enfant-Jésus

Dès 1674, la messe avait lieu à la côte Saint-Jean, célébrée dans la maison du colon François Bots, un Sulpicien. En 1678, une «modeste chapelle», a été érigée à l’angle des rues Sainte-Anne et Saint-Joseph. On décida en 1705 de la remplacer par une église en pierre dont la décoration fut confiée «aux plus grands ornementistes de l’époque». Elle fut cependant réduite en cendres lors d’un incendie en 1937.

La nouvelle église a été reconstruire aux coins de Notre-Dame et Saint-Jean-Baptiste. Elle fut dessinée par les architectes Donat-Arthur Gascon et Louis Parant, à qui l’on doit notamment la croix du mont Royal. En 1939, Mgr Georges Gauthier procédait à la bénédiction de la nouvelle église.

Source: Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles

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