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De plus en plus d’aînés au comptoir alimentaire ASVE

Distribution de paniers au comptoir alimentaire Action Secours Vie d'Espoir. Photo: Ralph-Bonet Sanon | TC Media

Des aînés font de plus en plus souvent appel au comptoir alimentaire et autres services d’Action Secours Vie d’Espoir (ASVE), selon les constats de la directrice de l’organisme fréquenté par des centaines de personnes de Montréal-Est et de Pointe-aux-Trembles.

Les aînés sont plus nombreux à faire partie des quelque 120 participants à la distribution hebdomadaire de paniers alimentaires, constate Suzanne Bouchard.

Selon elle, ces aînés n’ont souvent qu’une source de revenus, qui ne leur suffit pas à se nourrir.

«Une famille sur l’aide sociale peut recevoir, par exemple, jusqu’à 2000$ par mois en allocations familiales, souligne-t-elle. Elle va venir à la banque alimentaire, mais quand même mieux s’en sortir qu’une personne âgée qui reçoit un chèque de pension de 600 ou 700$ par mois. Cette personne âgée là n’a pas autre chose pour combler.»

«Exceptionnel»
Durant le plus récent Magasin-Partage de Noël d’Action Secours Vie d’Espoir, deux participants sur cinq vivaient de rente d’invalidité ou de rente de vieillesse, montre un bilan de l’événement du 21 décembre dernier.

La tendance est à la hausse, note la nouvelle directrice générale, à partir de statistiques des années précédentes.

«Je peux dire que le nombre de personnes âgées a beaucoup augmenté. C’est quelque chose qui était moins habituel. Cette année, c’est exceptionnel», commente Mme Bernard, dont l’OBNL sert aussi des petits déjeuners (plus de 76 000 en 2017) dans des écoles du quartier depuis 11 ans.

 Désert alimentaire
La problématique est connue: nombre d’aînés ne peuvent compter que sur leur chèque mensuel du gouvernement et n’ont pas assez d’argent pour se nourrir, une fois les autres dépenses effectuées, comme le loyer, les comptes et les médicaments.

À ce problème financier s’ajoute le problème d’un désert alimentaire, particulièrement à l’est de la 52e avenue, dans le secteur du «Bout-de-l’île», fait remarquer la présidente de la Table de concertation des aînés de Pointe-aux-Trembles/Montréal-Est, Louise Crousset.

«Les personnes âgées qui ont de la difficulté à se mouvoir ne sont pas capables de se rendre aux épiceries bon marché […] et n’ont pas les moyens pour se payer un taxi, relève Mme Crousset. En plus, ces épiceries ne font pas de livraison. Par exemple, ceux qui habitent dans les résidences pour personnes âgées sur Notre-Dame doivent acheter au dépanneur.»

Près de 2 résidents de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Montréal-Est, Mercier-Est et Anjou sur 3 n’ont pas accès à des fruits et légumes frais à 500 m de chez eux, selon une étude publiée en 2013 par la Direction de la santé publique.

Et pour les quelque 27 000 résidents vivant sous le seuil de faible revenu (dont plus de 5000 à Montréal-Est et Pointe-aux-Trembles, le problème était double.

 

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