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Un championnat mondial pour une étudiante en coiffure

Richère Bérubé en compagnie de son entraîneuse, Carole Perron. Les deux femmes s’envoleront vers Kazan, en Russie, pour le Mondial des métiers qui se tiendra du 22 au 27 août. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Gagnante dans la catégorie coiffure lors de la sélection canadienne, qui se tenait à Halifax, Richère Bérubé est maintenant qualifiée pour participer au Mondial des métiers, qui se déroulera en août prochain à Kazan, en Russie.

D’une main experte, Richère donne des coups de peigne afin de donner la bonne forme aux cheveux de sa modèle. De son autre main, elle manie une bouteille de permanente qu’elle use avec parcimonie. Le tout est chronométré. Il s’agit d’un exercice préparatoire au Mondial. Chaque jour, son entraîneuse lui propose différentes coiffures à exécuter, toutes plus difficile les unes que les autres.

« Ce qui explique son succès est d’abord sa persévérance, note d’entrée Carole Perron, son entraîneuse au Centre de formation professionnelle Antoine-de-Saint-Exupéry. Elle n’abandonne jamais, même lorsque c’est difficile, et elle a l’autonomie pour trouver ses propres réponses face à l’adversité. Elle a aussi un regard critique sur ce qu’elle fait. »

Pour se rendre à ce niveau, Richère a dû exceller dans de nombreuses compétitions au cours des deux dernières années, avant que sa sélection ne soit confirmée grâce à la médaille d’or qu’elle a obtenue en mai dernier à Halifax. « Je suis vraiment excitée que mon rêve se réalise, s’exclame-t-elle à ce propos. En faisant les Olympiades, avec tous les entraînements, c’est comme si j’avais déjà des années d’expérience en coiffure. »

Afin de se préparer, Richère s’exerce une quarantaine d’heures par semaine au Centre de formation professionnelle Antoine-de-Saint-Exupéry. Parfois sur des marottes, à d’autres occasions sur des modèles.

Une compétition difficile
La catégorie coiffure est composée de 7 épreuves : 4 coupes de cheveux pour femmes, et 3 pour hommes. Bien que leurs grandes lignes soient connues, leur composition exacte reste néanmoins un mystère. « Par exemple, on sait qu’il y aura une épreuve impliquant une transformation avec un produit chimique, explique Mme Perron. Mais on saura 15 minutes avant son début si ce sera d’appliquer de la permanente ou un défrisant. »

Lors du dévoilement de l’épreuve, les participantes recevront la demande d’un client qu’elles devront reproduire, soit à partir d’une photo, ou de mots bien précis. « Ça change d’année en année, mais on reste informé et on regarde les tendances », ajoute Mme Perron.

L’évaluation se fait en deux temps. En premier lieu, des juges examinent la méthode de travail, le professionnalisme et la sécurité de la démarche des participantes. Puis, une fois la coiffure terminée, c’est la conformité par rapport à ce qui était demandé qui est jugée.

Une préparation exigeante
Pour se préparer, Richère s’entraîne 4 jours par semaine pendant un total de 40 heures. « Lors de mes répétitions, je fais des demandes que mes entraîneuses m’envoient à l’intérieur d’une limite de temps. Sinon, je travaille sur ma technique et j’essaie de trouver par moi-même comment faire certaines choses », résume-t-elle.

À son horaire déjà chargé s’ajoute en plus deux journées de travail au salon L’Étiquette Beauté, près de chez elle, à Rivière-des-Prairies. « Ça lui apprend à bien comprendre et gérer la demande, et à s’exécuter rapidement, pense son entraîneuse. Je vois vraiment la différence. Elle est à l’aise dans tout, et elle est en contrôle de ce qu’elle fait. »

« Depuis que je suis jeune, j’ai toujours voulu faire de la coiffure, révèle Richère. Je n’avais même pas 12 ans que je tressais déjà ma mère. Pendant tout mon secondaire, je savais que c’est ce que je voulais faire. »

Pour l’instant, elle préfère ne pas encore penser à la suite des choses. Elle se concentre plutôt sur son objectif : obtenir une médaille d’or à Kazan. Néanmoins, peu importe son résultat, son futur s’annonce rayonnant alors que ses succès lui ont ouvert des portes. Le prochain chapitre reste encore à écrire.

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